Auteur, compositeur et interprète, Ali Amrane fait du « kabyle rock ou du rock kabyle et non du rock en Kabylie » comme il le dit lui-même.
Ali Amrane, de son vrai nom Ali Koulougli, est né le 20 mai 1969 à Iguariden (Maâtkas), un petit village de Haute Kabylie. Amrane est le prénom de son arrière-grand-père.
Très jeune, il confectionne des instruments de musique de fortune, à l’aide de bidons d’huile et de bouts de bois, pour reproduire les mélodies de chanteurs kabyles qu’il écoute à la radio ou sur cassettes. Puis il finit par hériter d’une vieille guitare de son frère et commence à écrire des chansons. Il n’a que 16 ans à l’époque.
En 1988, il intègre la troupe théâtrale Meghres, à l’université de Tizi-Ouzou, en tant que musicien de la chorale. Il écoute les Beatles, Idir, Simon and Garfunkel, Moustaki, Cabrel, Inasliyen, Pink Floyd, Abranis, Cat Stevens… et commence à jouer ses accords sur les chansons de ses groupes favoris. Il s’imprègne de nouvelles influences folk et rock qui s’entendent sur ses propres compositions.
Le jeune homme commence même à se produire, sur scène, en reprennent des « classiques » et en glissant ses propres chansons.
Ses premières compositions, inspirées de la tradition orale qui a bercé son enfance, sont interprétées par plusieurs artistes populaires, dont Lani Rabah
En 1994, il enregistre le titre « Adu » (Le Vent) qui sera classé dans le top « Local Rock » à la Radio Chaine 3. Mais en parallèle, il poursuit ses études d’anglais et de littérature et civilisation berbère dans sa ville. Et voyage beaucoup : Helsinki, Barcelone, Amsterdam… Sa musique aussi. De nouvelles influences viennent se greffer à son style qui s’ouvre sur le monde. Il en ressort, en 1998, un album éloquent, « Amsebrid » (Le Routard) qui confirme son talent et son engagement artistique.
Ali multiplie les concerts, en Kabylie en particulier, et sa maturité artistique s’affirme de plus en plus. Un premier prix au Festival National de la Chanson Amazighe le confirme dans voie.
Après des petits boulots et un magister, il revient à la musique et enregistre un album de 6 titres en 2001, en France où il s’est installé depuis peu. Puis il monte le groupe Tura qui obtient le premier prix au Festival National de la Chanson Amazigh et le deuxième au Festival de Musique de la Soummam.
En solo ou avec son groupe, il se produit dans des cafés et des salles municipales, participe à des événements culturels. En 2003, il jour au Divan du Monde. Un après, il est programmé dans le cadre du concert du Printemps berbère au Zénith de Paris, aux côtés de Ferhat, Akli D et Gnawa Diffusion. En 2005, sa chanson « Xali Sliman » (Tonton Slimane) connaît un franc succès, la chanson occupe la première place au hit parade de la fréquence kabyle en Algérie, durant cinq semaines.
Ali Amrane enchaîne les concerts en France et en Algérie. En 2007, il fait la première partie d’Idir au Zénith de Paris et charme définitivement le grand public.
Entre 2008 et 2009, il se consacre principalement à la préparation de son troisième album, mais participe à quelques concerts. Il souhaite donner un nouveau souffle à sa chanson et s’entoure de bons collaborateurs.
« Tizi n Leryah » est l’album de la maturité. En plus d’un duo avec Idir, Ali confirme qu’il est une valeur sûre dans la scène des années 2010. Les sonorités folks pop rock anglo-saxonnes, à travers une musique épurée et des textes soignés font de lui « un troubadour des temps modernes ».
Synthèse K.T.
Sources :