L’artiste peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso, a réalisé un dessin la veille du cessez-le-feu (mars 1962), pour sauver de la guillotine Djamila Boupacha. Anti-franquiste, l’artiste s’est intéressé à la révolution algérienne dès son déclenchement en 1954, et tenta de montrer et de dénoncer les souffrances de la femme algérienne sous le colonialisme, à travers une quinzaine de toiles et de lithographies.
Cette série s’achève avec l’œuvre (un portrait) sur Djamila Boupacha, dont le dessin réalisé au fusain, paraît à la une des Lettres françaises du 8 février 1962 et en ouverture du plaidoyer de Simone de Beauvoir et de Gisèle Halimi, publiées chez Gallimard.
Djamila Boupacha, née en 1938 à Saint-Eugène (aujourd’hui Bologhine) à Alger, est militante du FLN. En1960, elle est accusée d’avoir déposé, en février 1959, une bombe — désamorcée — à la Brasserie des Facultés à Alger. Durant plus d’un mois, elle va subir les pires sévices infligés par des militaires français déchaînés. Mais l’affaire Boupacha éclatera au grand jour et prendra une dimension internationale lorsqu’elle identifiera ses tortionnaires, au cours de son procès qui eut lieu en juin 1961 au tribunal de Caen, parmi les photos de militaires qu’on lui avait montrées.
L’affaire va encore prendre de l’ampleur avec «le comité de défense pour Djamila» créé par Simone de Beauvoir, femme de lettres française, et Gisèle Halimi, avocate. Le comité comprenant des sommités de la littérature et de la philosophie universelle, telles que Louis Aragon, Jean-Paul Sartre, Elsa Triolet, Geneviève de Gaulle, Gabriel Marcel ou Germaine Tillion. Simone Veil, en sa qualité de magistrate déléguée au ministère de la Justice d’alors, avait donné le coup de grâce en accédant au vœu du comité de transférer Djamila Boupacha en France pour lui éviter une mort certaine que ses bourreaux complotaient pour la faire taire à jamais. Mais malgré toute cette mobilisation, elle sera condamnée à mort. Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi eurent, alors, la lumineuse idée de coéditer un plaidoyer chez Gallimard avec, en prime, le portrait de Djamila Boupacha réalisé par Picasso en couverture. Ce que recherchaient les deux femmes, elles l’ont obtenu, en ce sens qu’un mouvement international a pris le relais sous forme de manifestations devant les ambassades de France à Tokyo, Washington, et un peu partout à travers le monde pour soutenir la cause de Djamila Boupacha.
Elle sera amnistiée lors de la signature des accords d’Evian. En juillet 2008, le portrait de Boupacha a été exposé au MaMa d’Alger à l’occasion d’une grande exposition intitulée «Les peintres internationaux et la révolution algérienne». Son acheminement de Marseille à Alger s’est fait sous une vigilante garde. Cette œuvre de Pablo Picasso coûte aujourd’hui 400 millions de dollars !
Kader Bakou
Synthèse Babzman
5 commentaires
Merci de dépoussiérer notre histoire qui en a bien besoin pour sa noblesse H R
Tous ceux qui l’ont connu .nous raconte sa vie.merci pour babzmazne de nous identifier
J’ai la chance d’etre En lien direct avec elle ,ma belle mère est sa cousine ,de plus très proche ..Une très belle histoire à ce sujet .Ma première rencontre subjugué ,elle est à son imagine ,d’une simplicité et d’une gentillesse sans pareil .Le jour de son arrestation ,elle a craché sur les sbires venus l’arreter ,aux Grand désarrois de sa mère qui assistait à l’arrestation ,des bourreaux le lui feront payer cher ,torturer de façon abominable ….
Tous ceux qui l’ont connu .raconter nous sa vie.merci a babzman de nous eclaircir davantage sur la femme algerienne
merci pour l’information nos jeunes femmes devraient en être fières et rehausser leur personnalité il n’est pas nécessaire de chercher des modèles à imiter en dehors de nos frontières