Troisième chef d’Etat algérien, Chadli Bendjedid est décédé le 6 octobre 2012 des suites d’un cancer. Il avait 83 ans.
2012, l’année de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, est marquée par le décès de notre premier président, Ahmed Ben Bella en avril, puis de notre troisième chef de l’Etat Chadli Bendjedid. Ce dernier, au pouvoir de 1979 à 1992, est décédé le samedi 6 octobre 2012 à l’hôpital d’Ain Naadja, à 16 heures, des suites d’un cancer.
La première partie des années 80 était d’un point de vu général assez sereine. Avec le slogan « Pour une vie meilleure », le simple citoyen pouvait profiter de la vie, voyager, consommer. L’algérien lambda croquait la vie à pleines dents après les années Boumediene bien moins clémentes.
Cependant, l’époque Chadli prolongeant le règne de la pensée unique restait synonyme de liberté d’expression sous scellés, de traque permanente des opposants…
Le président Chadli marquera le pays par sa politique d’économie libérale qui s’avérera chaotique par la suite. Sous sa présidence, l’Algérie connaitra les senteurs du sang et des chrysanthèmes avec le printemps berbère de 1980, les manifestations de Constantine de 1986, puis les émeutes d’octobre 1988. Répression, arrestations, et même torture et morts seront au rendez-vous.
On lui accrochera des lauriers pour avoir permis l’ouverture politique avec la promulgation d’une Constitution pluraliste en février 1989, jusqu’à le surnommer « le père du multipartisme ». Mais sur le terrain, la situation était tout autre. La pression de la société civile en apparence et, en toile de fond, les généraux, sont les véritables acteurs de cette ouverture désordonnée ou mal calculée qui mènera le pays vers le désastre du FIS.
C’est également sous Chadli que les algériens connaitrons les « fameuses » pénuries : le beurre, la semoule, le café, les œufs, la pomme de terre… C’était la crise après la chute du prix du pétrole. A cette époque, le slogan du FLN devient : « Travail et Rigueur pour garantir l’avenir ».
La période Chadli d’après le milieu des années 80, était marquée par les blagues, malgré le peu de liberté d’expression qui pouvait échapper aux oreilles des agents de la SM (sécurité militaires) qu’on disait partout. Dans les cafés comme dans les foyers, les algériens, un peu pour oublier leurs petits et grands malheurs quotidiens, rivalisaient d’ingéniosité pour inventer des blagues sur leur président.
Ainsi, Chadli Bendjedid aura marqué les esprits de différentes manières. Si sa présidence est souvent marquée d’un sceau négatif, il n’empêche que son époque reste pour beaucoup celle de « lehna » (la sérénité) et « la niya » (innocence).
Z.M.