Considéré comme le premier martyr du PPA, Arezki Kehal a été accompagné à sa dernière demeure, le vendredi 14 avril 1939, par une foule estimée à 15 000 personnes.
Tout le pays est secoué par la nouvelle du décès d’Arezki Kehal, survenu le 12 avril 1939, à l’hôpital civil d’Alger, suite à de longs mois de souffrances et alors qu’il était en prison. Selon le journal El Amel, dont il a été l’un des rédacteurs, la foule qui l’accompagne à la Mosquée de Sidi M’hamed, est estimée à 15 000 personnes, dont un grand nombre de femmes. La circulation est interrompue et des chants patriotiques sont scandés tout le long du parcours.
Selon l’article, le cercueil a été totalement recouvert de jasmin et des youyous interminables l’ont accompagné. Le chahid sera ensuite transporté à Guenzet, son village natal, pour y être inhumé. Il y est accueillis par une autre foule, tout son village et ceux alentours pour un dernier hommage. Arezki Kehal est le premier martyr du PPA, le premier à avoir des obsèques nationales et dont le cercueil est recouvert du drapeau algérien.
Arezki Kehal, né le 22 avril 1904 à Guenzet, fait partie des grands noms de l’histoire de l’Algérie. Pourtant, son nom n’est inscrit sur aucun manuel scolaire, comme beaucoup d’autres.
Arezki Kehal rejoint l’Etoile Nord-africaine en 1932, alors qu’il part s’installer en France pour trouver du travail. Avec d’autres militants, il se lance dans la rédaction du journal El Ouma, organe qui diffuse leurs idées dans le milieu ouvrier. Les services de police le décrivent déjà comme un militant très actif. En 1937, il est à Nanterre lors de la création du Parti du Peuple Algérie, le PPA, dont il est le trésorier général. Après le départ de Messali Hadj à Alger et son arrestation, Arezki Kehal se rend dans la capitale algérienne avec Abdellah Filali pour prendre la direction du parti. Il sera arrêté le 25 février 1938 avec Filali M’barek, Lakhdar Hayaouani et Mohamed Guénanèche dans la maison de Moufdi Zakaria. A la prison de Barberousse, il continue à militer pour l’Algérie indépendante, notamment en donnant des cours et en organisant des réunions.
Une maladie mal soignée, 14 mois d’emprisonnement et plus de 6 mois de souffrances viendront à bout de cet homme sincère et courageux. « Kehal n’a été envoyé à l’hôpital qu’après d’énormes difficultés, et bien après que le mal eut fait ses ravages…à l’hôpital, il fut isolé avec un agent de police de garde pendant 24 heures, on ne permettait à personne de le voir », témoigne Abou Ali, un compagnon du martyr.
Zineb Merzouk
Sources :
- El-Ouma, N° 71, avril 1939.
- « Arezki Kehal, un des pères de la révolution algérienne », article de Nabil Lalmi, paru le 18 mars 2009 dans El Watan.
- « Le Parti du Peuple Algérien, (PPA), 1937-1939. Document et Témoignages pour servir à l’étude du nationalisme algérien ». Mahfoud Kaddache et Mohamed Guenanèche. Alger, OPU, 1984
4 commentaires
bonjour
ravis de lire cet article en étant le petit fils de ce grand monsieur, c’est une fierté pour nous les KEHAL et pour toute l’Algerie …. Hélas pour l’Algérie la moitie de son histoire est toujours sous l’obscurité
ils écrivent l’histoire selon leur façon mais nshalah la vérité viendra tôt ou tard
merci encore une fois BABZMAN
mes salutations les plus sincères
merci pour l’article Filali c’est avec un seul L.;M’barek et Abdellah c’est la même personne, c’est l’oncle de mon époux fils de Filali Ali dit el mekki
Merci pour cette précision
Nous avons corrigé l’erreur 🙂
Il s’agit de Abdallah Filali , dit » Lakhfif » un des co-fondateurs du PPA avec Messali Hadj. Il est originaire de Beni Oubane , dans la région de Collo.