Dans cette chronique, j’ai voulu vous parler un peu, d’un très grand poète de FES, mort à l’âge de trente trois ans célèbre par quelques poèmes que nous fredonnons sans trop comprendre. Qui ne connait EL RAAD (« ya sah’ zarhi mahboubi »), MERSOUL FATMA, YA TALEB entre autres.
Mohamed BENSLIMANE est un poète natif de FES de la fin du XVIIIème siècle (1795/1828). Il fut le feu follet du « melhoun » de son époque. Au regard de son jeûne âge, les poètes plus avertis n’accordaient que peu d’importance à ce jeune en herbe. La curiosité aidant, ils se penchèrent sur un de ses écrits appelé « ESSILSILA » ou il enchaîna ses vers en citant les poètes qui l’entouraient. Le style était particulier, la pièce sans refrain « H’ARBA » au grand étonnement de tous. Personne n’y trouva à redire encore moins lui répliquer. Cela lui a valu le surnom de CHOULEIMANE ou venin. Sa dernière poésie, « EL WARDA » était prémonitoire, comme s’il avait senti sa mort après s’être piqué par une épine de rosier selon la légende. En témoigne ce vers lourd de sens :
Je ne suis venu qu’innocenter mon âme avant qu’elle ne quitte mon corps.
Il nous a légué une soixantaine de poèmes de haute éloquence. Son conflit avec son maître Mohamed BEN ALI ECCHRIF OUELD ERRZINE a donné naissance à des poèmes de part et d’autre pour croiser les fers. EL BAZ, MADDOUM EL H’OKMA de BENALI vont dans ce sens.
Mohammed ENNEDJAR qui fut d’abord le mentor de Mohamed BEN ALI ECCHRIF OUELD ERRZINE prit Mohamed BENSLIMANE sous son aile, ce qui a suscité des jalousies et cet échange.
Si Mohamed BENSLIMANE avait vécu plus longtemps, il aurait surpassé tout le monde!
Dr Rachid MESSAOUDI.