Aujourd’hui, Alger 1ère partie
Jadis appelée EIKOSI, sa fondation remonte au 4ème siècle avant J.C. et son histoire s’ouvre sur une légende , selon laquelle : » les vingt compagnons d’Hercule las de combattre les monstres s’étaient un jour arrêtés au creux d’une baie féerique dont ils tombèrent amoureux. Ils étaient si épris de l’endroit qu’ils n’arrivèrent pas à s’entendre sur le nom à lui donner (chacun voulait lui donner le sien) ils finirent par baptiser le site EIKOSI en référence à leur nombre qui en grec veut dire vingt « .
Son identité se précisa après la découverte dans le quartier de la marine en 194O de 158 pièces puniques dont l’une représentait sur son revers l’effigie du dieu Melkart revêtu de la peau de lion attribuée à Hercule, et accompagnée de cinq signes, qui ont été traduits par la dénomination IKOSIM. Le I pour île et KOSIM île aux épines ou îles aux oiseaux impurs et que Victor Bernard dans ses célèbres navigations d’Ulysse traduisit par île aux mouettes sans doute en raison de la présence accrue de ce volatile en ce lieu.
Comptoir Phénicien faisant partie d’une série d’escales que Carthage installa le long des côtes africaines et qu’on désignait par les fameuses échelles puniques,Icosim fut. éclipsée par SIGA capitale des Massassyles sous le règne de SIPHAX à l’ouest, et par CIRTA capitale du royaume Massyle à l’est avec Massinissa et par IOL (CESAREE) au centre sous PTOLEMEE fils de Juba 2. Une pierre gravée trouvée en 1942 chez un cloutier portant l’inscription ICOSIUM précisa la qualité de municipe romain sous Vespasien à la cité (cette pierre est incrustée sur l’un des piliers de la rue Bab Azoun au n°29).
En 371 de notre ère ICOSIUM fut détruite par des invasions successives notamment Vandales et sombra dans l’oubli durant cinq siècle jusqu’à l’arrivée en l’an 95O du prince berbère Bologuine fils de Ziri fils de Menad qui refonda la cité pour lui donner le nom d’EL DJAZAIR en références aux îlots qui faisaient face à la ville et de Banou Mezghena du nom de sa tribu (les fils de Mezghenna). Plus tard, la ville ne garda qu’EL DJAZAIR après que le temps et les interprétations donnèrent successivement ALGUEZIRA, ALGIERS, ALGUER, et enfin ALGER.
B. Babaci
Écrivain-chercheur en histoire
24 commentaires
Merci beaucoup, c’est magnifique, bonne continuation.
Bravo….Çà me plait .et comment..!? tant avoir chercher pour connaitre l’histoire de notre adorable El Mahroussa. au fil du temp ; et Vous voila afin de faciliter les choses…..Merci a Vous et a tout le groupe et bonne continuation….
je trouve que Dzair doit decouler de ses fondateurs les zirides , DZIRI,
On cherche tjrs des liens vers l arabe , desolant
C’est une version, attestée par nombre d’historiens. Si vous disposez d’informations différentes, étayées par des recherches, nous serions ravis de les lire. Encore une fois, l’histoire est la confusion de plusieurs sources, nous ne sommes pas dépositaires de toutes les versions qui puissent exister. la vérité reste à constituer, et nous espérons que tous, y contribuerez.
Merci pour votre commentaire.
Exact! Le nom de Dzair n’a aucun rapport avec les îlots qui lui font face. Pour ceux qui ne connaissent pas l’arabe le pluriel de Jazira (ile) est Jouzour!!!
Rendons donc aux Zirides ce qui appartient aux Zirides!
Le terme de « berbère » est une déformation de mot « barbare » que les Athéniens collaient a tous ceux qui n’étaient pas citoyens d’Athènes. Il fut repris par les Romains puis plus tard par les Européens suite a l’extension des conquêtes Ottomanes et la domination de la Mediterranee Occidentale par les royaumes dits « Barbaresques ».
Par ailleurs le terme Kabyle est un mot arabe qui signifie Tribut.
Il est plus juste d’utiliser le terme « Amazigh » qui signifie « Maître de soi » et que certains, par raccourci, traduisent par « homme libre »! La nuance est d’importance!
Un texte bon à savoir sur Alger. Il répond à beaucoup de questions mais aussi il est ouvre le débat.
Sur l’origine du toponyme Al-Djazaïr
Auteur: Hammou Nat Mzab
Date: 2008-07-22 19:27:02
Il est beaucoup plus facile de priser un atome qu’un préjugé. A. Einstein.
Permettez-moi chers internautes d’apporter quelques brefs éclaircissements sur le toponyme Dzaïr qui continue jusqu’à nos jours de faire couler de l’ancre.
Comme les humains, les mots ont toute une histoire. Ce que l’on peut voir d’un mot est le prolongement, l’aboutissement de centaines, voire de milliers d’années d’évolution. Rechercher l’étymologie d’un mot, c’est aussi voyager dans le temps et dans l’espace.
Au-delà de son sens, ce qui est fascinant dans un mot, c’est sa considération symbolique et son cachet culturel, son histoire et son passé. La valeur historique et sociale, le contenu sémantique et le sens authentique qu’on ne voit souvent pas, mais qui sont pourtant riches et passionnants pour toute l’humanité.
Etant donné que l’onomastique qui relève de la lexicologie, est une branche de la linguistique qui, en faisant partie intégrante des sciences sociales et humaines, elle ne peut faire l’objet d’une spéculation anti-philologique ou d’un débat tendanciel, voire fanatique qui fait que chacun croit à la supériorité de la langue qu’il pratique. Défendre une langue est une chose, mais essayer coûte que coûte d’apporter des inexactitudes grossières, des faussetés, des fantaisies, d’arabiser les mots de souche amazighe ou même les morts ne peuvent qu’entacher le savoir et le développement.
Jusqu’à une date récente, le statut de langue orale de tamazight (absence d’anciens documents écrits dans cette langue) a entravé d’un coté la possibilité de remonter dans l’état diachronique. Alors que les longs siècles de contact avec l’arabe et l’ignorance de l’élite arabisante des mécanismes et règles de tamazight, et sa tendance à expliquer les mots amazighes par la langue qu’elle maîtrise, a compliqué davantage la situation toponymique. Cette élite avait un peu partout et tout le temps assimilé et intégré, après les avoir fait subir des transformations phonétiques et sémantiques, des mots dans la langue arabe. L’on avait malheureusement oublié que la connaissance des langues qui peuvent fournir les toponymes est d’une grande utilité et d’une objectivité primordiale. Depuis des siècles jusqu’à nos jours, l’élite arabisante, à tort et à travers, continue de tenter d’expliquer la langue amazighe par la langue arabe en oubliant entre autres de se méfier des ressemblances fortuites et accidentelles qui, d’ailleurs, existent entre toutes les langues de l’humanité. C’est une complexité particulière et propre à l’Afrique du nord. Actuellement la science onomastique n’a pas encore fini de révéler la grande partie de son contenu.
Poser l’hypothèse que ce toponyme provient de Al-Jazaïr, revient à admettre que :
1. La langue arabe a été parlée dans la région algéroise pendant l’apparition de ce toponyme au Moyen Age, chose qui n’est pas vraie.
2. Les populations vivant au moment où ce toponyme a été créé ont été en contact (invasion, arrivée…) avec les arabes, chose qui est bien fausse. Les arabes (Banu Halil, Banu Soleim…) n’étaient arrivés en Afrique du Nord qu’à partir de 1050 de l’ère grégorienne, alors que la fondation d’Alger avait eu lieu pendant la vie de Bologhine Uw Ziri (ibn Ziri), c’est-à-dire aux environs de 973 de l’ère grégorienne.
Y a-t-il lieu de dire que pour arriver à consolider toute hypothèse toponymique, il faut que l’analyse obéisse à une démarche philologique, à une objectivité et à des règles canoniques ?
Concernant notre sujet, 6 remarques préliminaires et fondamentales sont à émettre là :
1. Dans la pratique, le mot Al-Jazaïr n’est pas en usage, si non il n’est que sporadique. Celui qui est bien évident en usage et très bien connu, c’est Dzaïr (ou tzaïr).
2. D’après les dictionnaires de référence de la langue arabe, le mot Al-Jazaïr ne peut être admis. Du point de vue de la lexicologie, le mot Al-Jazaïr n’obéit pas à la règle de formation du pluriel du mot Jazira (pl. Jouzour), bien entendu.
3. Outre le substratum amazighe, n’importe quel toponyme peut être dans le cas général soupçonné d’origine de l’une des langues ayant parvenues en Afrique du nord (domaine de l’histoire et/ou de la linguistique).
4. Selon le critère de répartition, le toponyme Dzaïr est tellement ancré dans la pratique algérienne la plus profonde que l’hypothèse selon laquelle il est concurrencé par une autre forme populaire est nulle.
5. Historiquement parlant, la toponymie amazighe depuis le lointain pré-libyque est seule à être permanente ; elle est d’un grand poids que les autres langues en question.
6. La langue amazighe a été employée en masse dans la région algéroise où le toponyme est apparu (domaine de l’histoire).
Dans cette optique, l’arrivée de l’arabe en Afrique du Nord occasionna de grands changements sur les structures onomastiques. Beaucoup de lieux en particulier ont perdu ou été contraints de voir leurs noms usuels connaître et en recevoir d’autres tout à fait différents et incompréhensibles.
D’un autre coté, il est partout connu qu’en raison de l’existence phonétique de chaque langue, l’on ne peut pas prononcer tous les mots d’une langue très étrangère. Pour cela que l’on arrive fréquemment et au gré du hasard à en modifier les prononciations. Le mot Dzaïr est un bon exemple. Les espagnols en suivant les arabisants qui l’ont écrit Al-Jazïr, ont défiguré ce toponyme qui est devenu Argel. Quant aux italiens et les français, ils l’ont transcrit Algieri et Algérie. En fait, depuis que l’histoire est histoire, l’on a toujours inventé et déformé des mots appartenant à des langues étrangères. Par impuissance de prononciation, par déformation, l’on a bien orthographié Jugurtha au lieu de Yugerten, Massinissa au lieu Massinsen, Kahina au lieu de Damia, Meghraoua au lieu de Imgharen, Tiaret au lieu de Tihert… et la liste est très longue.
L’histoire nous enseigne que la fondation d’Alger est l’œuvre de la grande tribu Sanhadja At Ziri. Bologhine fils de Ziri, après avoir acheté de la tribu Imazighen (le nom de cette tribu s’est arabisé pour être connu actuellement sous forme de Mezghenna), qui occupait l’actuelle région algéroise, une étendue spatiale (les environs de la casbah ?), construisit sur les ruines de l’antique Icausium la ville d’Alger. Les At Ziri (Zirides) connaissent pendant leur règne 8 princes. Ils sont les descendants de leur ancêtre Ziri Uw(= Ugw, Ag) Mennad (fils de Menad), donc ce sont des At Ziri. C’est là qu’il faut aller chercher une sérieuse piste étymologique pour le toponyme Dzaïr.
L’on connaît bien que la base toponymique At fournit un très grand nombre de toponymes. Cette base s’interprète par « fils, descendants, gens, ceux… ». Le nom Ziri dont le féminin est taziri (ou, une autre forme amazighe, tiziri), est d’une très ancienne existence en Afrique du nord. Là deux constations peuvent être émises :
• La forme At Ziri d’origine amazighe s’est érodée jusqu’à devenir Dzaïr.
• La forme toponymique At Ziri d’origine anthroponymique n’est plus directement discernable dans la forme actuelle Dzaïr (ou tzaïr).
Par conséquent, le sens d’origine (de descendants de Ziri) n’est plus compréhensible à travers la forme altérée Dzaïr. Au lieu de At Ziri, les sources écrites en arabe nous ont apporté les formes Beni Ziri et Ezziriyyine.
Par ailleurs, on recourt couramment, et ce jusqu’aujourd’hui à la forme d-ziri pour appeler un habitant d’Alger. Dans cette forme attestée, on ne constate qu’une petite différence avec (a)t-ziri, puisque la différence ne demeure qu’au niveau des lettres t et d. Cependant la forme finale ziri est très bien conservée dans dziri.
L’itinéraire évolutionnaire à reconstruire est comme suit :
At Ziri —-> Tziri (suppression de l’article a) —-> Dziri (transformation de t en d) —-> Tzaïr —-> Dzaïr —-> Al-Jazaïr (bien véhiculé par les sources seulement écrites, il n’existe pas en langue arabe)
En guise de conclusion
Le toponyme Dzaïr, en usage populaire dans toutes les régions algériennes, voire extra-algériennes, a été transformé dans la dénomination élitaire puis officielle pour être ramené à tort à El-Jazaïr.
Le toponyme Al-Jazaïr en étant non attesté dans les dictionnaires arabes de référence, en étant une forme bizarre et étrange par rapport à la langue arabe, ne peut être admis. Il ne peut être rangé qu’au nombre des sornettes. Le seul à admettre authentique et bien fondé, c’est At Ziri.
Malgré son caractère linéaire, les écritures arabe et latine, à cause primordialement de leur incapacité de prononcer beaucoup de mots de la langue amazighe, n’ont pas pu conserver le vrai toponyme d’Alger. Alors que les mécanismes de l’oralité populaire ont bien pu transmettre à nos jours ce toponyme dans un état quasi-authentique (Dziri).
La pratique traditionnelle selon laquelle l’on évoque le mot Dzaïr Beni Mezghenna est là pour confirmer un fait historique important.
Tanemmirt
Hammou Nat Mzab.
Je ne pense pas que les Amazighs sont aussi nuls en arabe pour l’appeler Djazayer au lieu Djouzour.
Pourtant un Algérois se dit ziri???????? non ? pas djazayri
El’madi bach en’echou felhader!
Très intéressant!! joli travail de recherche. Je me rappelle une fois je regardais un film documentaire sur l’histoire de la ville de Paris;on mentionne que les premiers gaulois s’installèrent sur l’île de la cité au cœur de l’actuelle Paris il y’a de cela 20 siècles, j’ai été fascine par les origines très lointaines de cette métropole, mais je l’aurais jamais été si j’avais su que EIKOSI l ancêtre de l’actuelle Alger remonte au quatrième siècle avant J.C soit 2400 ans,
bonne continuation.
ان تبرعكم بهذا المجهود هو كرم منكم لاجل الوطن والشباب خاصة , وبالامكان ربط علاقة التاريخ الجزائري بالوطن العربي اي المغرب العربي للتوسع قليلا , وهذه الوحدة هي فب الأصل تاريخية طويلة وعظيمة ,
انني من مواليد العاصمة من اب مغربي وام قبائلية من تيزيوزو لهذا أحبذ تاريخ العاصمة ونواحيها زالجديد فيالأدب الجزائري مع الشكر من اكادير المغرب,
Merci de votre courage .. c’est bien pour les jeunes arabes de connaitre leurs passé et leur patrie mére. Rachid annoub . Agadir Maroc.
Merci pour cet article. Pourriez vous SVP citer vos sources ? C est bien la 1ere foi que j entend parler de la légende d hercule en rapport avec l histoire d alger. Passionnant.
Bonjour, apres quelques lectures de vos merveilleux articles je tenais à vous féliciter de votre superbe travail. Merci de nous véhiculer tout cela au travers de votre site et merci à la personne dévouée que vous etes!
Il se réfère maintenant à Al Bakri : « Al Bakri, célèbre polygraphe andalou, dans sa Description de l’Afrique septentrionale, cite dans son chapitre sur La route d’Achir à Djzayer Beni Mezghenna (vers l’an 1068, soit six siècles avant les Turcs, quatre siècles avant Ibn Khaldoun, un siècle avant les Almohades et une décennie avant les Almoravides, soit à peine deux siècles après l’islamisation de l’Afrique du Nord), cite la ville d’Alger comme encore imposante et sertie de voûtes et autres assises monumentales prouvant qu’elle fut « la capitale d’un vaste empire ». Al Bakri dit que la ville s’appelle Djzèyer Beni Mezghanna et l’orthographie en arabe Djzèyèr (ﺟﺯﺍﻳﺮ) et non El-Djaza’ir (الجزائر). De plus, très prolixe dans ses descriptions, il ne précise à aucun moment du chapitre que Djzèyèr signifie « les îles », bien au contraire assimilant le nom de la ville aux Beni Mezghenna. La version arabe, très claire à ce sujet fit régulièrement par la suite l’objet d’excès en interprétations.Djzèyer/Dzèyer, qui sans l’article El, est plus apte à désigner Ziri que des îlots (sachant en outre qu’en arabe l’île se dit El-Djazira et au pluriel El-Djouzour). Et être un Dziri (c’est-à-dire Algérois), signifie en toute logique davantage être un Ziride (la ville devint sous Bologhine ibn Ziri la capitale de la dynastie Zirides, tribu des Ziri) qu’un îlien ou insulaire. Par conséquent, si l’on doit retranscrire rigoureusement en langue arabe le nom d’Alger tel qu’écrit pour la première fois, il ne faudra plus l’orthographier « El-Djazaïr »(الجزائر : avec la cassure entre le « a » et le « i »), mais « Djzèyèr » avec le « y » et sans « El » : ﺟﺯﺍﻳﺮ selon l’orthographe d’Al Bakri alors au plus proche du parler de l’époque de la dynastie Ziride.Le nom de Tigzirt : Tigzirt aurait pu être associée aussi au terme « île », sorte de berbérisation du mot arabe el-djazira, qui deviendrait Tidjzirt puis Tigzirt, mais la ville située sur la côte de la Grande Kabylie, demeurée berbérophone, a gardé sa signification ancienne venue de ighzer (la source/ruisseau), devenue « Tighzert » (la petite source/petit ruisseau), toponyme alors extrêmement répandu dans toute l’Afrique du Nord jusqu’aux confins du Sahara. En face de Tigzirt il y a aussi une série d’îlots, tout comme le cas d’Alger, la ville possède en outre des ruines romaines ainsi que les restes d’une importante fontaine, ce qui est en tout point semblable avec le cas d’Alger…mais aussi Ténès, Cherchell, Carthage, Tunis, Tanger, Essaouira/Mogador, Barcelone, Marseille, etc., tous les ports protégés sont devancés d’îlots, un fait commun. Tigzirt n’aura pas connu de doute sur son toponyme dans la mesure où aucun enjeu idéologique ne vint disputer la paternité de la ville, contrairement à Alger qui connut un développement croissant, notamment depuis sa repropriation par Bologhine ibn Ziri, fondateur de la dynastie Zirides (Iziryen en Tamazight et el-ziriyoun en arabe, branche de la nation Sanhadja et allié au Kutama, d’abord alliés, puis vassal des Fatimides, et fondateurs d’El Qahera, alias Le Caire)13. »
Je voulais juste rectifier la fin de votre texte en disant que El-Djazaïr ben Mezghenna voulais dire : les îles de la tribu Mezghenna alors que c’es faux alors le nom viens de ziri ben menad
Les Sanhaja se nomment eux-mêmes Iznagen, « les fils de Znag » en berbère. Selon, Ibn Khaldun, les Sanhadja constituaient une des sept grandes tribus des Branès, Bernés serait le fils de Mazigh, l’ancêtre de tous les Berbères1. La déformation du nom Iznagen vient des auteurs arabes du Moyen Âge qui n’arrivaient pas à prononcer des sons berbères comme le G (« gue » avalé, comme dans « Grandir ») qui n’existe pas en arabe. En Mauritanie , la langue des Iznagen est le Zenaga, en recul aujourd’hui face au Hassanya.
On trouve aussi les variantes : Aznag, Iznagen, Ifnayen, Znaga, Zenaga, Sanaga, Senaja, Senhaji, Sanhaja, Çanhajanote 1, Sinhâjanote 2.
Parmi les tribus Sanhadja sahariennes voilées2 : les Djoddala ou Gadala qui occupaient la partie sud-occidentale du Sahara au nord du Sénégal, les Lemtuna ou Lemtouna, et les Messoufa ou Massoufa. Ces tribus sont à l’origine de la dynasties des Almoravides2.
Ziri ibn Menad, ancêtre des dynasties Zirides et Hammadides qui ont régné dans le Maghreb central et en Ifriqiya est issu de la tribu des Telkata3.
Selon Emile Janier , les Sanhadjas se divisent en deux branches : les sédentaires habitant les Kabylies, c’est-à-dire les montagnes du Tell et les nomades, les hommes au litham habitant le Sahara4.
Le chroniquer musulman, Al Bakri écrit au xie siècle : « Ce sont des nomades qui errent dans le désert, ils parcourent une contrée qui s’étend en l’espace de deux mois de marche, tant en longueur qu’en largeur, et qui sépare le pays des terres d’Islam »5.
Selon les auteurs arabes, les massifs du Sahara central étaient habités par une branche des Sanhadja, qui sont les ancêtres des Touaregs. Aussi, les caravanes commerciales qui partaient du Sahara septentrional notamment d’Ouargla et du djebel Nefoussa étaient protégées par les Tourages6.
Les Kutama seraient une sous-branche des Sanhaja selon Ibn Khaldûn.
De nos jours, des représentants de cette branche vivent dans les environs de l’oued Tafna à l’ouest de l’actuelle Algérie dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Les Kutama se sont également installés dans la région Rif marocain (durant la dynastie Fatimide), c’est pour cela que l’on y retrouve des tribus s’apparentant à cette dynastie, comme à Issaguen (Ketama). C’est au Moyen Âge et le début de l’ère musulmane, que sa renommée deviendra la plus importante.
La région est le foyer historique de la grande tribu berbère des Kutama, qui joua un rôle considérable dans le Moyen Âge maghrébin et islamique, notamment parce qu’elle fut à l’origine de la création de l’empire fatimide au xe siècle, l’un des plus grands empires de l’histoire islamique, qui s’étendait du Maroc actuel à l’Arabie1.
À la différence des autres autorités musulmanes, les Fatimides admirent dans leur administration, non sur des critères d’appartenance tribale, ethnique ou même religieuse, mais principalement sur le mérite et la compétence. Les Berbères furent séduits par ce dogme et l’ont défendu jusqu’aux Nil.
Au début du xe siècle, les Kutama ont constitué avec les Fatimides une coalition contre les Abbassides. En rivalité avec les Aghlabides qui gouvernaient l’Ifriqiya, la tribu Kotama joua un rôle déterminant dans la fondation de l’État Fatimide. Ses membres devinrent les plus farouches protecteurs du jeune État et constituèrent également les principaux effectifs de sa fidèle armée2,1.
Abu Abd Allah ach-Chi’i, missionnaire chiite réunit les Kutama et prépare le terrain pour son maître Ubayd Allah al-Mahdi, un imam chiite ismaélien de Syrie présenté comme le Mahdi par Abû `Abd Allâh ach-Chî’î et dont le rêve est de faire basculer le pouvoir sunnite en place à Bagdad au profit de la dynastie chiite2.
En 903 les Kutama, dorénavant convertis au chiisme, mais aussi à l’idéologie d’al-Mahdî, commencèrent l’insurrection. Le 19 mars 909, ils détruisent définitivement les Aghlabides, dynastie installée par les Abbassides en Ifriqya, près de Laribus. Six jours après, ils entrent dans leur capitale Raqqâda puis fondent la capitale du nouveau califat Fatimide à Mahdiyah3.
Les Fatimides, avec leurs armée Kutama conquirent l’Égypte en 969 sous le commandement du général Jawhar al-Siqilli (le sicilien) qui entra à Al-Fustât en 972, dans un pays désorganisé et en proie à la famine. Ils fondent, près de cette ville sunnite, une nouvelle capitale qu’il nommèrent al-Qâhira (Le Caire), signifiant « la Victorieuse »2.
Les Kutamas installèrent un campement militaire près du Caire, formant une puissance militaire redoutable au service du Calife fatimide. Ils conduiront plus tard des expéditions jusqu’à Damas contre les Abbassides. Le quartier des Kotama » Hai El-Kotamiyine », au Caire, et le quartier des Maghrébins « Harat Al-Maghariba » à Damas, témoignent encore aujourd’hui de l’influence de cette tribu dont les membres ont été, au cours des différentes périodes, l’objet de répressions de la part des Abassides et de leurs alliés, notamment Saladin qui rendra l’Égypte aux Abassides en 1171. Les Siwis, berbères d’Égypte, sont des Kutama2.
Par la suite, les Fatimides délaissèrent le Maghreb et installèrent le général Kutama Bologhin ibn Ziri gouverneur de l’Ifriqiya et fondateur de la dynastie Zirides. les ferchich (frachich)sont les descendants de aferkuch fils de cutama (kotama)cette plus grande tribu du maghreb comme le dit ibn Khouldoun ces ferchich que les romains appellent Afri pluriel de Afer et d’ou vient le nom du continent africain ont bien aidé leur tribu d’origine (les kutamas) en général a gouverner l’Ifriqia (tunisie actuelle/pays des Frachiches) les frachiches sont les vrais et les très anciens habitants des plaines de oued Mejrada leurs première ville été Utique et leur pays et territoire est les bords de rive medjrada.
Ziri ibn Menad Abou Ziri est le chef d’une tribu berbère de la confédération Sanhadja. Son ascendance telle que décrite par l’historien Ibn Khaldoun au xive siècle, remonte jusqu’à Sanhadj (ancêtre des Sanhadja), elle s’établit comme suit : Menad est le fils de, Mankush fils de, Senac, dit Sanhadj le Jeune fils de, Ousfaq fils de, Jibril fils de, Yazid fils de, Ouasli fils de, Semlil fils de, Jaafar fils de, Elias fils de, Othman fils de, Sekad fils de, Milkan fils de, Kurt fils de Sanhadj dit le grand.
Les fils de Milkan avaient pour habitat la région centre de l’Algérie actuelle, en allant de M’Sila à Alger, Médéa et Miliana
Menad Abou Ziri a été gouverneur d’une partie de l’Ifriqiya et du Maghreb central au nom des Abbassides, et qu’il a eu autorité sur les Aghlabides1.
Quand les Fatimides sont parvenus à établir leur domination sur l’Ifriqiya, Ziri passe de leur côté à cause des liens attachant sa famille à celle d’Ali ibn Abi Talib, dont les Fatimides réclament. Il se montre un de leurs partisans les plus dévoués. Il prouve sa bravoure en luttant contre les tribus kharidjites (Maghraouas, Banou Ifren, etc.) qui se révoltaient contre le pouvoir fatimide et assiégeait Mahdia et Kairouan. Abou Ziri attaque les Kharidjites et fait passer des secours aux assiégés. Le calife fatimide Al-Mansur remerciera Ziri Menad Abou Ziri du service rendu. Abou Ziri peut alors fonder la vile d’Achir pour s’assurer d’une retraite en cas de revers1.
Plus tard, quand Al-Mansur assiège Abu Yazid, « l’homme à l’âne » chef des rebelles kharijites, dans sa forteresse de Kiana2, Ziri Menad Abou Ziri lui apporte un renfort de troupes et harcèle l’adversaire. Le calife fatimide lui témoignera sa reconnaissance par des honneurs et des présents. Après la mort d’Abu Yazid en août 9473, Ziri Menad Abou Ziri écrase les Maghraouas. Ibn El-Kheir, émir des Maghraouas, se suicide pendant le combat en se jetant sur sa propre épée. Il est remplacé par son fils4. Ibn Khaldoun, dira que, même après plusieurs siècles, « les traces des cadavres berbères restaient à la vue des passants4 ». Toutes les têtes des émirs berbères sont envoyées au calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah qui se réjouit de sa victoire. Au contraire, Al-Hakam Ier, calife omeyyade de Cordoue et rival du calife fatimide, constate que son autorité vient d’être touchée4
Ziri Menad Abou Ziri reçoit le gouvernorat de Tahert et son fils Bologhin est autorisé à fonder (ou à restaurer) trois villes : Médéa, Miliana après avoir en chassé les Zénatas, et l’ancienne Icosium en fortifiant et agrandissant le site occupé par les Beni Mezghenna qu’il appelle El-Djazair Beni Mezghenna1,5,6 en 960.
La guerre entre les Zirides et les Maghraouas continue. Ziri Menad Abou Ziri attaque les Zénatas qui résident dans le Zab fief de Dja`far ibn `Ali7. Lorsque le calife fatimide décide de transférer son siège au Caire, il invite Dja`far ibn `Ali à gouverner l’Ifriqiya en son nom. Mais ce dernier, craignant une manœuvre contre lui, s’enfuit et change de camp pour s’allier avec les Maghraouas, et les Omeyyades de Cordoue qui les soutiennent. Du coup, Ziri menad Abou Ziri décide de mater cette révolte, mais en 971, il est vaincu et tué dans une bataille contre les Maghraouas8 sa tête est amenée à Cordoue au calife omeyyade Al-Hakam al-Mustansir9.
Son fils Bologhin, qui lui succède, deviendra gouverneur de l’Ifriqiya en 972 et gouverneur du Maghreb lorsque les Fatimides transfèrent leur cour de Mahdia en Tunisie au Caire en Égypte.
Alors que son père Ziri Menad Abou Ziri est gouverneur du Maghreb central, Bologhine Ziri fonde la ville d’Alger sur l’emplacement de l’ancienne Icosium romaine en 960, mais aussi Médéa et Miliana et fait également reconstruire les villages détruits par les diverses révoltes2.
À la mort de son père, dans une bataille contre des tribus berbères kharidjites en 971, il hérite du pouvoir. Le calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah désigne Bologhine ibn Ziri Menad Abou Ziri comme gouverneur du Maghreb, il reçoit, en plus des attributions de son père Menad Abou Ziri, le Zab et M’Sila que gouvernaient le transfuge Dja`far ibn `Ali3. Les honneur qu’on lui fait vont provoquer la jalousie des Kutamas4. Al-Muizz li-Dîn Allah laisse la gouvernance de la Sicile et celle de Tripoli à des membres de sa famille5.
Bologhine poursuit le combat contre les Zénatas. Les Maghraouas demandent l’aide des Omeyyades de Cordoue pour reprendre leur territoire et leurs villes. Bologhine prend alors le contrôle de presque tout le Maghreb en suivant les directives du calife fatimide4. Il a pour ordre de tuer tous les Zénatas et de récolter l’impôt des Berbères sous la menace de l’usage de la force. Bologhine mate les Maghraouas, les Houaras (branche des Branis), les Nefzaouas (branche des Zénatas) et les Mazata4.
Les Fatimides transfèrent leur cour de Mahdia au Caire. Bologhine est alors nommé vice-roi d’Ifriqiya avec pour capitale Kairouan6. Néanmoins Bologhine reste un vassal des Fatimides auxquels il doit payer un tribut, il reste entourés de conseillers qui sont là autant pour le soutenir que le surveiller7. Les Fatimides emportent avec eux richesses et équipements militaires. La priorité absolue des Zirides est donc le renforcement de leur pouvoir mais le déplacement de la flotte fatimide vers l’Égypte rend la conservation des territoires kalbides en Sicile impossible.
Bologhine Ziri reçoit du calife les titres de Abou al-Foutouh, « Père des victoires » et Sayf ad-Dawla « Glaive de l’empire »8,5. En 977, Abu Mansur Nizar al-Aziz Billah successeur de Al-Muizz li-Dîn Allah attribue à Bologhine les villes de Tripoli, Ajdabiya et Syrte en plus de ses attributions antérieures5. Il conquiert Fès, Sijilmassa et mais s’arrête devant Ceuta. Lorsqu’il voit la place, qu’il considère comme inexpugnable, et les renforts des Zénatas venus d’Andalousie par voie maritime. Il rebrousse chemin9.
En mai 9849, Bologhine meurt, son fils Al-Mansur lui succède dans toutes ses attributions.
juste pour vous dire CONTINUEZ !!
un réel moment de plaisir que de vous lire, passionnée par tout ce qui touche à l’histoire de notre pays, j’en apprends bien des choses grâce à vos articles, mr Babaci une vraie mine, merci de nous faire partager
Merci pour votre article. Très intéressant. Ce qui m’a frappé en lisant l’article est le plan d’Alger inclus dans l’article (bas de page). En effet je suis en possession de cette gravure que j’ai un jour acheté au Danemark. Savez vous de quel livre provient cette gravure? Quel période environ? Quelqu’un a écrit « anno 1680 » sur cette carte. Vrai ou faux, qu’en pensez vous?
Magnifique le cours magistral de hammou Nat Mzab! Logique- Mille merci.
nous avons beaucoup de chercheurs,Archéo-Anthropo-Histor. et leur travaux méritent d’etre vulgariés sur des sites ou forums.Très interessant.
Sans entrer dans l’explication de l’origine du non de notre capitale, je voudrais attirer l’attention de Monsieur Babaci, que chaque langue crée ce qu’on appelle des ‘exonymes’ pour qualifier les noms d’autres lieux situés en dehors du pays ou cette langue est utilisée: Alger par exemple n’a jamais été appelée Alger ! C’est les français qui ont décidé de l’en appeler ainsi comme les arabes d’ailleurs, ont décidé de nommer ‘l’autriche’ (qui n’est pas le nom exacte, mais le nom en français !) ‘NAMSA’ !
Si djair (ou el Jaîr) est l’endonyme, Alger est l’exonyme.
Vous pouvez trouver les définitions exactes de ces termes dans le site du Groupe des Experts des Nations Unies sur la normalisation des noms géographiques (UNGEGN)