Babzman
Image default
Accueil » Cela s’est passé un 24 février 1965, Che Guevara prononce un discours mémorable à Alger
Date du jour

Cela s’est passé un 24 février 1965, Che Guevara prononce un discours mémorable à Alger

che 2

Cela s’est passé le 24 février 1965 à AlgerChe Guevara prononce un discours mémorable, il insiste sur la nécessité du soutien des Etats socialistes au développement des pays du Tiers-Monde.  

 

Le commandant Che Guevara ou Le Che, de son vrai nom Ernesto Rafael Guevara de la Serna, effectue sa deuxième visite officielle (la première date du 4 juillet 1963)à Alger, dans le contexte du Séminaire économique de solidarité afro-asiatique (22-27 février 1965). Il est alors ministre de l’Industrie à Cuba. L’île où le Mouvement du 26-Juillet, dirigé par Fidel Castro, a triomphé de la dictature de Ruben Fulgencio Batista, en janvier 1959. Il doit poursuivre sa lutte sur le front anti-impérialiste. Le Che se livre à de nouvelles batailles, celles de passer d’une économie capitaliste agraire à une économie socialiste industrielle à Cuba. Il est bien reconnu comme leader pour son engagement contre la politique étrangère des Etats-Unis dans le monde. Perçue comme une place centrale pour les mouvements de libération nationale, Alger est la capitale du seul pays africain à avoir acquis l’indépendance de grande lutte armée et diplomatique. En dépit d’une colonisation de peuplement – ce n’est pas le cas en Tunisie et au Maroc. La guerre de libération est une référence majeure en Afrique. Elle a forgé la conscience nationale en Algérie. Elle a même porté le combat pour l’indépendance en métropole française. Elle constitue aussi un des facteurs de crise de la IVe République française. Ce qui oblige l’administration coloniale à négocier la paix et l’autodétermination algérienne, jusqu’à la signature des Accords d’Evian, le 18 mars 1962.    

 

La solidarité internationale 

En conclusion de son discours devant les participants au séminaire, Le Che salue ce combat : « Peu de scènes sont aussi symboliques qu’Alger, l’une des capitales de la liberté les plus héroïques, pour une telle déclaration. Que l’admirable peuple algérien, trempé comme peu de peuples l’ont été dans les souffrances de l’indépendance, sous la direction de son parti, nous inspire dans cette lutte sans quartiers contre l’impérialisme yankee ». En porte-parole latino-américain, il a réitéré la nécessité de la lutte commune anti-impérialiste. Il apporte l’appui à la proposition algérienne d’institutionnaliser les rapports entre les pays socialistes et ceux en voie de développement. Cette alliance doit notamment, selon Le Che, «veiller au caractère révolutionnaire de l’union, en y interdisant l’accès aux gouvernements et aux mouvements qui ne s’identifient pas avec les aspirations générales des peuples et en créant des mécanismes qui permettent de se séparer de quiconque s’écarte de la route juste, qu’il soit gouvernement ou mouvement populaire ». La nature internationale est ainsi affirmé : « Il n’est pas de frontières dans cette lutte à mort ». Pourtant, l’orateur dénonce la coexistence pacifique, celle prônée par l’Union soviétique, sans la nommer. Et il proclame : « Les pays socialistes ont le devoir moral de liquider leur complicité tacite avec les pays exploiteurs de l’Ouest ». 

 

L’Homme nouveau 

En s’adressant aux délégations asiatiques et africaines, il annonce que la construction d’une société nouvelle passe par la réalisation commune d’un ensemble de mesures. Le fait est que « le développement des pays sous-développés doit être financé par les pays socialistes », sachant aussi qu’il est « impossible d’exiger la confiance des pays socialistes lorsqu’on joue à mettre en balance capitalisme et socialisme, et qu’on s’applique à utiliser ces deux forces et leurs antagonismes afin de tirer avantage de leur rivalité ». Pour asseoir le socialisme, Le Che voit aussi une autre condition : « un changement dans les consciences qui soit la source d’une nouvelle attitude fraternelle envers l’humanité ». Un changement qui s’opère au niveau individuel, mais aussi à une échelle collective dans les sociétés en lutte pour le socialisme. 

L’une des aspirations du Che est l’émergence d’un homme nouveau. Celui qui participe directement à l’édification de la nouvelle société. A son retour à La Havane, en mars 1965, Le Che renonce à ses fonctions et à sa condition de citoyen cubain. Il préfère reprendre le chemin de la guérilla, affirmant dans sa lettre à Fidel Castro : « D’autres terres du monde réclament la contribution de mes modestes efforts. Je peux faire ce qui t’es refusé par tes responsabilités à la tête de Cuba et l’heure est venue pour nous séparer ». Fondateur de l’Armée de libération nationale de la Bolivie,Ernesto Che Guevara décédera, le dimanche 8 octobre 1967 à 13h10, exécuté par des soldats boliviens, dans la  petite école du village de La Higuera, province de Chuquisaca. 

 

 

Mohamed Redouane 

 

Bibliographie:

  1.  Perspective monde / perspective.usherbrooke.ca 
  2.  Presse Algérie
  3. Illustration 1: https://revolutionsociale2011.blogspot.com/2011/06/ernesto-che-guevara-le-discours-dalger.html
  4. Illustration 2: https://cocomagnanville.over-blog.com/article-cuba-a-l-honneur-che-guevara-le-discours-97332427.html

 

 

Articles similaires

Laissez un commentaire