L’ingénieur scotto-canadien A. Graham Bell a fait une demande préliminaire sur le téléphone, au Bureau des Brevets des Etats-Unis d’Amérique presque en même temps que son homologue américain Elisha Gray. Ce qui a suscité une controverse, celle inhérente à la question d’accorder à l’un ou à l’autre l’invention du téléphone.
Les deux hommes la revendiquent mais ont-ils vraiment créé ce support originel de communication, ou alors est-ce que l’un s’est emparé et repris cette invention de l’autre à son compte ? L’ont-ils fait chacun indépendamment de l’autre ? Ce n’est qu’en mars 1876 que le Bureau des Brevets des Etats-Unis d’Amérique attribue à A. G. Bell le brevet 174,465 sur « la méthode, l’appareil pour transmettre la voix ou autres sons par télégraphe… en causant des ondulations électriques, similaires aux vibrations de l’air accompagnant le son vocal ou autres sons ». L’affaire juridique dans laquelle les deux hommes se sont engagés est importante. Elle relève d’enjeux industriels et économiques. La paternité de l’invention de ce moyen de communication n’est pas seulement une question de prestige. Elle est aussi une porte ouverte sur le lancement de nouvelles technologies.
Le photophone
Bell est le lauréat de cette bataille. Le jury a justifié sa décision par le fait qu’il a déposé sa demande de brevet de téléphone deux heures avant celle son concurrent E. Gray. Il se réjouit alors du grand succès de son invention. Il pourra créer en 1877 la Bell Company. Une entreprise égale à une nouvelle aventure au cours de laquelle il collabore à de multiples projets en matière de communications. Avec l’ingénieur Charles Sumner Tainter, il produit le photophone (ou radiophone, support à communication optique), le 19 février 1880. Puis, il y a l’audiomètre et le pendule à induction au profit de la Santé, le cylindre enregistreur en cire pour la science. Cofondateur de la National Geographic Society en 1888, Bell compte dix-huit brevets accordés en son nom, douze partagés avec ses collaborateurs, dont quatre pour le photophone. Il croit que ce dernier est sa « plus grande réussite, la plus grande invention jamais faite, plus grande que le téléphone ». Ce moyen technologique est l’une des inventions des pères fondateurs des télécommunications.
Premières paroles
L’idée même de transmettre la voix à distance n’appartient pas à Bell (03 mars 1847-02 août 1922) seulement. Elle est beaucoup plus ancienne. Nombre de chercheurs ont ce mérite au cours du XIXe siècle, tels que l’Anglais Hooke, le Français Charles Bourseul, l’Allemand Reiss, l’Italien Meucci. Toujours est-il qu’au début des années 1890, deux abonnés au téléphone sont reliés par une opératrice. La communication (commutation) est manuelle, la « demoiselle du téléphone » assure la connexion par un cordon doté à chaque extrémité d’une prise (jack). Cela nous renvoie à Bell qui a découvert, en juin 1875, qu’un fil électrique reproduit un son correspondant à la vibration d’un ressort d’acier joint à l’extrémité du fil. En d’autres termes, un courant électrique continu sera modifié pour reproduire un son et donc une parole. Les premiers mots transmis durant les essais sur le « téléphone » sont celles de Bell. Elles sont adressées à son assistant : « M. Watson, venez vite ! ».
Mohamed Redouane
Bibliographie:
- Histoire d’Internet par Vincaria.
- La Fondation d’entreprise Cité des télécoms.
- Radio Canada
- Illustrations 1 et 2: https://www.biographi.ca/fr/bio/bell_alexander_graham_15F.html