Pour lutter contre les plaisirs terrestres dans l’Italie du XVe siècle, le moine Jérôme Savonarole et ses disciples rassemblent des milliers d’objets pour les brûler à l’occasion d’un grand Bûcher des Vanités à Florence, le jour du mardi gras.
A ce sujet, le peintre Giorgio Vasari rapporte au XVIe siècle que « Savonarole proclamait chaque jour en chaire que les peintures lascives, la musique et les livres parlant d’amour portaient les âmes au mal ».
De fait, « les enfants, qu’il avait […] organisés en censeurs des mœurs publiques, furent chargés de parcourir les maisons, d’y enlever tous les objets d’art, de toilette, les cartes, les instruments de musique, en un mot tous les outils avec lesquels Satan travaillait à la perte des âmes. Cette razzia fut opérée avec la dernière rigueur, et Savonarole ordonna que tous les objets proscrits seraient brûlés le jour du carnaval. »¤
En effet, quelques jours avant le bûcher, des hordes de jeunes gens vêtus de blanc parcourent la cité de Florence sur ordre du moine pour confisquer les objets considérés impurs, et liés à la corruption spirituelle. Les choses visées, sont celles qui selon Savonarole et ses adorateurs, poussent au pêché et plus précisément à la vanité.
Ainsi, ils frappent à chaque porte, exigeant qu’on leur remette les miroirs, les onguents cosmétiques, les jeux, les atours luxueux, les instruments de musique, les bijoux, les livres réputés immoraux … Dans son obsession à renouer avec les Évangiles, le frère dominicain fait dépouiller les Florentins de tous les signes de luxe.
Certains artistes, à l’image de Botticelli ont participé de leur propre volonté, au « massacre ». Il a en effet jeté dans le brasier, certaines de ses toiles d’inspirations mythologiques. D’autres, seront contraint à l’exil.
De tels bûchers ne sont pas une invention de Savonarole, et accompagnaient fréquemment les sermons hors des églises de saint Berardin de Sienne, dans la première moitié du XVe siècle.
Synthèse Louise. B
Bibliographie :