En 1956, le FLN décide de mener une action de grande envergure dans Alger. Ainsi, de janvier à octobre 1957, des attentats à la bombe sont programmés dans les principaux endroits fréquentés par les européens. L’objectif était, d’une part, de créer un climat de terreur et de « braver la souveraineté française dans sa citadelle, c’était amener le combat révolutionnaire sous les yeux mêmes des journalistes résidants et des reporters étrangers, dans le centre névralgique du pays, c’était donc situer l’action dans la meilleure des caisses de résonance. » (Philippe Tripier, Autopsie de la guerre d’Algérie, 1972, p. 127-129)
Dès le début de 1957, le général Jacques Massu reçoit les pleins pouvoirs de police pour démanteler le réseau qui sévit dans le Grand Alger avec ses 6.000 parachutistes. Quelques mois plus tard, les militaires français qui, jusque là, abusaient de la torture, choisissent l’usage de l’infiltration des réseaux.
C’est le cas avec Hacène Guendriche, retourné par le capitaine parachutiste Paul-Alain Léger sous le commandement du colonel Yves Godard. Guendriche, dit Zerrouk, avait dénoncé les caches des autres responsables et permis l’arrestation de Yacef Saadi et de Zohra Dhrif, le 28 septembre 1957 au 3, rue Caton, dans la Casbah, ainsi que le bombardement de la cache d’Ali la pointe qui était en compagnie de Hassiba Benbouali et de deux agents de liaison, P’tit Omar âgée de 12 ans (neveu de Yacef Saadi) et Mahmoud, le 8 octobre au 5 rue des Abderames.
Commissaire politique de la Zone Autonome d’Alger depuis 1956 et chargé de la coordination de son Bulletin intérieur, Abderrahmane Ben Hamida est le dernier responsable arrêté.
Le 15 octobre, Guendriche avait donné rendez-vous à Abderrahmane Ben Hamida, alors que deux officiers l’attendaient dans une voiture en retrait.
Jugé et condamné à mort le 3 juillet 58 par le tribunal militaire d’Alger, Ben Hamida, dit Salim ou El-Khiam échappera à la guillotine suite à une grâce présidentielle en 1959 lors de l’avènement de la Ve République française. Il sera détenu à Serkadji, ensuite à Berrouaghia, puis transféré à l’Ile de Ré (France). Il sera libéré en 62 après les accords d’Evian.
Né le 21 octobre 1931 à Dellys, Abderrahmane Ben Hamida est le premier ministre de l’éducation de l’Algérie indépendante, entre 1962 et 1963. Et donc, le maître d’œuvre de la première rentrée scolaire de l’Algérie indépendante.
Abderrahmane Ben Hamida est décédé le 5 septembre 2010 à Alger.
Z.M.
Sources :
- https://www.yacefsaadi.com/
- Presse nationale
- https://www.ina.fr