Kaid Ahmed fait partie des grands noms de la révolution, bien qu’il ne soit pas souvent cité. C’était aussi un homme courageux à une époque où il était bien difficile de dénoncer publiquement la corruption, l’affairisme, l’incompétence… c’était au début des années 70, sous Boumédiène . Et c’est certainement pour ces raisons qu’il n’a jamais eu de place dans le manuel scolaire algérien. Ceux qui l’ont connu ne tarissent pas d’éloges sur son franc-parler et ses positions courageuses. Kaid Ahmed a tout de même démissionné sous Benbella et sous Boumédiène ! Juste avant de quitter la scène politique, il envoi un Mémorandum aux membres du Conseil de la Révolution, qui faisait office d’une feuille de route. C’était en 1972 et le document en question n’a pas perdu une ride !
Cet homme qualifié de « grand » , de « visionnaire » et de « courageux » était surtout fidèle à ses principes et à ses idéaux.
Ahmed Kaid est né le 17 Mars 1921 à Tiaret, dans une famille terrienne modeste du arch des Sidi Belgacem, dans la ville de Tagdempt, sur les terres de l’ancienne capitale de l’Emir Abdelkader.
Son père, garde communal, a été torturé puis assassiné par l’armée française en 1957 à Mostaganem.
Très tôt déjà, « Si Ahmed » s’avère courageux et intelligent. Il étudie à la Mederssa de Tiaret et obtient son Certificat d’Etude, puis passe son service militaire durant la Seconde Guerre mondiale.
Conscient de la souffrance de son peuple écrasé sous le joug colonial, il milite au sein de l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), dès 1946. Il en devient secrétaire avec Kada Boutarene, au côté de Ferhat Abbès. En parallèle, il est journaliste dans un quotidien d’Oran.
En août 1953 il organise le congrès de la JUDMA (jeunesse de l’UDMA). L’année suivante, il se rend à Alger et rencontre les dirigeants du mouvement national, notamment ceux de l’OS.
« Si Ahmed » rejoint le maquis en 1958 et devient Commandant aux cotés du Colonel Lotfi, au niveau de la zone 8 (willaya 5), puis membre de l’Etat Major aux cotés de Boussouf, Boumédiène , Athman…
En 1961 il représente l’ALN avec Ali Mendjli lors des pourparlers avec la France qui s’achèveront avec les Accords d’Evian.
Durant la guerre de libération nationale, Kaid Ahmed œuvre pour organiser, structurer et armer l’ALN, d’une part et, d’autre part, se déplace dans différents pays à la rencontre de leurs dirigeants pour les sensibiliser à la cause algérienne.
Après l’indépendance, il est d’abord député de Tiaret avant d’être nommé ministre du Tourisme par Benbella. Il démissionne en 1964.
Membre du Conseil de la Révolution en 1965, ministre des finances pendant 4 ans, il organise les institutions financières du pays et planifia les plans de développement.
En 1969, il est nommé chef du parti FLN. En 1974, il s’oppose à la politique de Boumedien, entre autre sur la question de la révolution agraire et des injustices qu’elle engendre. Il démissionne et quitte le pays pour s’installer en France, puis au Maroc où il meurt le 5 mars 1978, en farouche opposant au régime de Boumédiène. Il sera enterré à Tiaret parmi les siens.
Zineb Merzouk
Sources :
- Kaïd Ahmed, homme d’État, par Kamel Bouchama, Édition Juba, 2011
3 Comment
du très bon travail ,continuer et soyez impartiaux pour nous rapporter les faits historiques pour le bien de notre pays et nos générations futures. ARRAS Lahcen
Ce gars a participé au massacre de la Révolution algérienne, en étant un des hommes clés de la dictature de Benbella et de Boumediène. En ayant passé des années sans avoir été choisi par le peuple, alors n’en faites pas de lui un Ait Ahmed-bis, SVP. Soyez décent et rendez honneur et hommage à ceux qui n’ont jamais cautionné l’imposture de l’Eté 1962, par respect à l’ALN qui fut laminée par le clan d’Oujda et son armée des forntières.
Walikan,
Nous ne faisons que transcrire ce que nous trouvons dans nos recherches, nos sources et les quelques témoignages que nous avons. Nus ne réinventons ni embellissons l’histoire.
Merci de comprendre.