L’histoire se passe au 18ème siècle, alors que la Tariqa Rahmania était à son apogée et qu’elle s’étendait jusqu’au Constantinois.
Originaire des montagnes de Kabylie, Sidi Ali Dib s’est nourri des fondements religieux de cette confrérie. Il s’installe à Skikda, sur le flanc ouest du Mont Mouadher (Bouabbaz), afin de s’adonner à la khalwa (retraite mystique), l’un des piliers de la Rahmania. Il se construit une petite habitation et y fonde par la même occasion la première école coranique dans cette ville.
Grace à son comportement irréprochable, sa droiture et son charisme, il devient très vite populaire et les habitants de la ville lui vouent désormais un immense respect. On dit d’ailleurs, que c’est se sont les skikdis qui l’ont surnommé Dib (loup). A ce propos, trois théories sont avancées. Selon la première, le nom lui a été donné parce qu’il aurait été élevé par une louve. La deuxième théorie est que ce nom lui ait été donné parce qu’il vivait seul comme un loup sur le flanc de montagne. Enfin, la troisième hypothèse serait qu’après sa mort, un loup venait toutes les nuits dormir à côté de sa tombe.
Ces trois théories révèlent d’abord toute l’attention que suscitait ce saint homme. De génération en génération, on se transmettra les hypothèses liées à son nom. Mais pour les hommes de religions, dans cette région, Dib serait simplement une déformation de « El Adib » (le lettré), dans la mesure où il représentait un homme pieux, mais aussi un authentique enseignant du Coran.
D’autres observateurs précisent, cependant, que le nom de Dib existe à Skikda et qu’il tire son origine du Berbère.
Celui qui deviendra le saint patron de la ville de Skikda meurt en 1828. En signe de reconnaissance, on l’enterre dans cette même école qu’il avait bâtie et sa tombe devient un mausolée visité par les habitants de la région.
Quelques années plus tard, alors que l’occupation française s’étend dans toute l’Algérie, Skikda voit débarquer 2000 soldats avec le général Négrier, le 10 avril 1838. Très vite, des travaux sont entrepris, des vestiges romains détruits et des remparts construits autour de la ville. Bâtie avec des pierres romaines, la muraille passe tout près du lieu où repose Sidi Ali Dib. Le lieu étant déclarée zone militaire, la sépulture du saint homme est alors déplacée vers le flanc est du mont Bouyala. Et pour éviter la colère des habitants de la ville, on propose de construire une mosquée, laquelle portera son nom. Le tombeau du Cheikh Sidi Ali El Dib, sera placé dans une salle jouxtant la mosquée.
Après l’indépendance de l’Algérie, en 1987, des travaux d’extensions sont entrepris grâce aux dons des fidèles et des autorités locales. Lors de ces travaux, on a déplacé le tombeau, mais on n’aurait trouvé aucun ossement. Ce qui fera naitre d’autres histoires invraisemblables autour du saint homme, tant son aura est restée intact dans la région.
Le 15 Septembre 2010, Algérie Poste émettra un timbre dédié à la mosquée de Sidi Ali Dib, comme un ultime hommage à cet homme pieux qui a dédié sa vie à l’islam.
Synthèse : K.T.
Sources :
- El watan.
- algeriephilatelie.net.