La philosophie sartrienne connait trois phases, la première serait phénoménologique, la seconde existentialiste et la troisième phénoméno-marxiste. Il place la liberté comme le fondement de l’ « être-au-monde », et l’engagement comme le seul comportement authentique de l’homme. Connu pour son œuvre littéraire et philosophique et son engagement politique Sartre a refusé le prix Nobel de littérature en 1964.En un mot son activité littéraire est indissociable de sa pensée philosophique. Sa théorie de l’existentialisme connait un véritable succès, il considère que « l’intellectuel doit être un homme d’action et que l’engagement est nécessaire ».
Pendant la guerre d’Algérie, il soutient les indépendantistes du FLN, il est également signataire du « manifeste des 121 » sur le droit à l’insoumission en Algérie qui lui a valu d’être la cible de l’OAS. Il fonda la revue « les temps modernes » ; en 1956 son premier article paraît sur le sujet « Le colonialisme est un système », il dénonce la torture niée par les gouvernants et les médias officiels. Il parle de la conquête et de ses effets dévastateurs et de l’oppression d’un peuple par la force. « Au couple oppresseur/opprimé récurrent dans l’ensemble des activités sartriennes l’oppression coloniale parait à la fois économique et idéologique et la thématique de la sous humanité demeurera le centre des articles que Sartre consacrera à la guerre algérienne. Il dénonce avec amertume le silence et l’indifférence des français et s’insurge également devant leur complicité ; « … Personne n’ignore aujourd’hui que nous avons affamé, massacré un peuple. Il reste à genoux, mais à quel prix … ».
Les luttes que Sartre a mené à travers le monde le rapproche de Frantz Fanon anti colonialiste et tiers mondiste qui décrit minutieusement les mécanismes de la violence mis en place par les colonialistes pour asservir le peuple opprimé. Sartre rédige la préface du livre de Frantz Fanon »les damnés de la terre »où il dénonce la violence qui s’est abattue sur le peuple opprimé. Au moment de la sortie de la « QUESTION » d’Henri ALLEG Sartre écrit dans l’Express « une victoire » ce qui dé boucha sur la saisie de l’hebdomadaire : « vous savez, ce qu’ on dit parfois pour justifier les bourreaux : qu’il faut bien se résoudre à tourmenter un homme si ses aveux permettent d’épargner des centaines de vie, belle tartuferie ».
Aimé Césaire écrivain antillais rejoint Sartre dans son discours sur le colonialisme : « Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonialisme (…)une régression universelle qui s’opère , une gangrène qui s’installe , un foyer d’infection qui s’étend ». Sartre dans tous ses écrits manifeste sa colère et interpelle sans cesse les français et leur mutisme : « La France autrefois, c’était un nom de pays, prenons garde que ce ne soit pas le « nom d’une névrose » en 1961.
Enfin Sartre cet intellectuel fidèle à ses engagements mit sa plume et sa notoriété au service d’une cause qu’il estimait juste.
Adnan H