Le Roi d’Alger à la Princesse Zaphir
« Incomparable Zaphira, j’ai frémi d’horreur en lisant, dans la lettre écrite de ta précieuse main, que tu me soupçonnais d’être le meurtrier du Prince. Puisque ce faux bruit t’empêche de te donner à moi, sache que je m’en disculperai, dût-il m’en coûter mon royaume. Il y va de ma gloire et de mon bonheur; et s’il est nécessaire, je ferai couler un torrent de sang innocent pour découvrir le coupable. Je vais ordonner qu’on le cherche, et malheur à lui et à tous ses complices s’il en a eu.
Je me suis emparé du royaume, il est vrai, belle Zaphira, après la mort du prince Sélim, n’y ayant point de souvenir plus légitime que moi; tout le pays était exposé à devenir la conquête des chrétiens, sans le courage de mes troupes. Je me flatte de devenir, à tes yeux, aussi innocent que je t’ai paru coupable, et espère te voir jouir d’une gloire éclatante et être adorée de tes sujets, comme je t’adore ».
Suite au silence de la belle, Baba Arroudj réitère quelques jours plus tard :
« Me voilà lavé du crime affreux qu’on avait osé m’imputer. J’ai fait mourir les complices qui ont eux-mêmes avoué. Leur prompt aveu a épargné bien du sang, car j’aurais fait périr tous mes sujets plutôt que de ne pas satisfaire à mon honneur et à tes scrupules.
Rien ne peut à présent t’empêcher de me donner ta main. Hâte-toi de régner avec éclat sur ce vaste pays que tes illustres aïeux ont conquis par leur courage et la force de leurs armes « .
La Princesse ne se crut plus obligée de cacher le mépris qu’elle éprouvait à son égard et lui répondit :
« Mes scrupules n’ont point cessé par le trépas de ces misérables qui viennent d’expirer par tes ordres. J’accepterai plutôt la mort que ta main, et m’estimerai heureuse d’être bientôt délivrée de ma misérable vie, si tu veux m’y contraindre et agir en tyran. Mais si tu es véritablement juste, ne me retiens pas comme une esclave. Au contraire, ouvre-moi les portes, rends-moi à ma patrie avec toute sûreté, et accorde à mon illustre naissance et à mon rang la justice que je mérite ».
A la lecture de cette lettre, Aroudj, d’un pas qui se retenait de courir, fit une visite impromptue dans les appartements de la princesse, visite non désirée, car Zaphira était plus mal disposée qu’il ne l’avait craint …
Comment va-t-elle réagir? Ne risque-t-elle pas sa vie en osant afficher un tel refus à l’amoureux transi, dont les mains dit-on, sont entachées du sang des innocents qui osent s’opposer à lui? …La suite au prochain RDV
Illustration : photographie d’un couple algérois 1880
B. Babaci
Écrivain-chercheur en histoire
Retrouvez les premières parties des histoires d’amour dans la régence d’Alger sur babzman :
https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger-par-b-babaci/ (présentation)
https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger-par-b-babaci-2/ (partie I)
https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger/ (partie III)
3 Comment
Salut à tous ,vous avez quoi sur hussein dey khodja? ali khdja? est ce que arrouj était un khodja ausssi?
merci d’avence
cdlt
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