Répondant aux questions des élus, lors d’une session ordinaire de l’APW, M. Kabour Omar, a fait savoir que le Plan en question « devrait être examiné et approuvé par la Commission nationale des biens culturels », avant sa publication au Journal Officiel qui permettra, tant aux propriétaires particuliers qu’à la commune de Dellys, d’entreprendre des travaux de restauration et de reconstruction au sein de ce secteur protégé.
« Le dossier a été déposé auprès des services du ministère de la Culture le 20 mars 2014 », et sa « publication au Journal Officiel interviendra après son examen programmé le 10 décembre 2014 par la Commission nationale des biens culturels », a-t-il assuré.
Pour M. Kabour, cette mesure sera immédiatement suivie par la création d’une antenne de l’Agence nationale des secteurs sauvegardés qui sera chargée du suivi, de l’orientation et de l’accompagnement de tous les travaux d’aménagement, de restauration et d’urbanisation à réaliser au sein de ce secteur.
Au titre du parachèvement des procédures de mise en oeuvre du Plan, « une enquête publique » avait été ouverte et ses résultats ont accompagné le dossier introduit auprès des services du gouvernement, après son adoption par l’APW, est-il indiqué.
L’enquête a englobé toutes les observations et propositions de la société civile et des propriétaires fonciers de ce secteur protégé conformément à la réglementation en vigueur, a-t-il ajouté.
Plus de six (6) années pour la mise au point du Plan de préservation et restauration de l’antique casbah de Dellys.
La mise au point de ce Plan, réparti en 3 phases principales, a nécessité plus de 6 années de travail et de réflexion. Le lancement de sa réalisation ayant eu lieu en 2007, pour son parachèvement en 2013.
La première phase, achevée en 2009, a préconisé la réalisation de « travaux d’urgence », représentés, entre autres, par l’enlèvement des gravats, avant le classement des pièces lithiques éparpillées dans le périmètre, et la remise de celles demeurées en bon état à leurs places initiales, en plus du confortement des constructions menaçant ruine et la restauration de certains monuments.
Cette phase a aussi porté sur la restauration de toutes les zaouias, la vieille mosquée, l’école coranique, le mur d’enceinte ceinturant la cité sur plus de 2.000 mètres, et 200 bâtisses datant de l’époque Ottomane.
La deuxième phase, engagée en 2010, a porté sur des « analyses historiques et typologiques » des vestiges et constructions de cette antique casbah.
Quant à la 3ème et dernière phase du plan, achevée en 2013, son intérêt réside dans le fait qu’elle constitue « un outil juridique et urbanistique », mis à la disposition de la commune, pour « l’organisation de tout acte de bâtir ou d’équipement à l’intérieur de ce périmètre urbain, afin d’en préserver l’authenticité et le cachet architectural », selon le bureau d’étude qui en a eu la charge.
Les travaux de restauration projetés par cette étude « ouvriront de nouvelles perspectives pour cette cité, au double plan de l’architecture et de la valorisation de son legs culturel, ce qui induira des effets certains sur l’attractivité touristique de ce site côtier », a souligné la même source.
L’élaboration de ce plan a nécessité une enveloppe globale de plus de 260 millions de DA, dont une centaine de millions destinés à l’exécution des travaux d’urgence, est-il signalé.
La vieille ville de Dellys : entre légende et réalité
En dépit de la patine du temps et des séquelles irréversibles laissées par l’homme, la Casbah de Dellys a su garder un cachet atypique, forgé par un passé glorieux associé à une beauté naturelle exceptionnelle.
Plus que tout ça, cette belle ville nichée à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, naturellement protégée contre les courants marins et les vents d’ouest par un vieux port turc, est traversée par la RN24 sur toute sa longueur, la divisant en deux (2) grands quartiers (la Casbah et la ville moderne).
Le visiteur de Dellys est irrésistiblement happé par la multitude de vestiges historiques encore visibles dans les dédales de sa Casbah et de ses ruelles, s’étalant sur un périmètre de près de 1.200 ha.
Le vieux port, la vieille mosquée du centre ville, l’école coranique Sidi Amar, le tombeau de Sidi El-Harfi, le mur d’enceinte, le phare Bengut constituent autant d’attractions sur lesquelles peuvent se fixer, encore de nos jours, les regards des visiteurs avertis.
Cette vieille cité, qui a aujourd’hui perdu un peu de son lustre, est limitée au nord par le lycée technique remontant à l’époque coloniale, au sud par le siège de la mairie, à l’est par le port, à l’ouest par Bab El Assouaf et le tombeau de Sidi Mansour, au nord-ouest par la Bab Al Bassatine (porte des jardins) et le tombeau de Sidi Zaid, et au sud-est par Bab Lakbayil.
Selon une disposition réglementaire de septembre 2007 portant sur la création du secteur protégé de la casbah de Dellys, celle-ci est délimitée par l’Oued Tiza à l’est, le siège de la brigade de la Gendarmerie nationale à l’ouest, le port de Dellys au nord, et la forêt Bouarbi au sud.
Source : APS