Issue d’une famille pauvre de Kabylie qui a du émigrer vers la capitale, elle a 16 ans lorsqu’en tant qu’agent de liaison du FLN de la Zone autonome d’Alger, elle est arrêtée l’été 1957 par l’armée à Alger pour être torturée jusque tard dans la nuit par les paras du général Massu dans une école de la Casbah de la rue Sarouy, lieu de triste mémoire où tant de militants ont passé de si cauchemardesques moments comme à la villa Sésini, le palais Klein ou le Café-Bains Maures.
Nue, attachée sur une chaise, épuisée, Ourida Meddad n’en peut plus et décide d’un moment de répit à la quatrième séance de torture de se lever avec ses dernières forces pour se jeter par la fenêtre du 1er étage.
Elle tombe dans la cour de l’école mais ne meurt pas sur le coup, succombant après d’interminables minutes de gémissements de douleur. Si on a raconté après qu’elle aurait été jeté du 1er étage par les Paras français, les témoignages d’autres prisonniers torturés dans cette lugubre école sont formels, elle s’est jetée toute seule pour échapper à la douleur.
En tombant au sol d’ailleurs, le calvaire de la jeune Ourida Meddad sera ponctué des cris d’étonnement des soldats français qui avaient tranquillement assisté sans rien dire à ces longues séances de torture : « la salope, elle s’est défenestrée.»
Chawki Amari
Image : Ourida Meddad Par Mustapha Boutadjine