Massinissa, roi numide … Des rencontres et une statue au nom de l’histoire.

Massinissa, le premier roi de la Numidie unifiée, fait actuellement l’objet d’une grande attention. En plus d’un colloque international organisé cette semaine, une rencontre nationale est prévue en octobre prochain à Béni Saf, pour évoquer l’Aguellid. Ce dernier aura aussi bientôt une statue à son effigie.

Constantine, l’antique Cirta, a accueilli cette semaine un colloque de trois jours consacrés à Massinissa, intitulé « La Numidie, Massinissa et l’histoire ». Organisé par le Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques (CNRPAH), cette rencontre a réunis une trentaine de spécialistes dont des algériens, des italiens, des tunisiens et des français pour évoquer dans le détail le projet de l’Aguellid, fondateur du 1er Etat numide, sur le triple plan, institutionnel, militaire et économique.

Fondé au deuxième siècle avant JC par Massinissa, l’Etat numide disposait de sa propre monnaie et  était prospère. Il occupait une place prépondérante dans le bassin méditerranéen, était très respecté notamment pour sa fidélité aux traités et pour son refus à toute ingérence extérieure dans ses affaires internes.

Ainsi, nous savons qu’en plus d’être un bon stratège militaire, Massinissa avait un bon plan de développement économique, basé sur la production agricole et l’exploitation des ressources naturelle, dont les carrières de marbre. Pour beaucoup de spécialistes, il s’agit bien d’un « modèle de réussite avéré à suivre ». Il faut rappeler qu’à son époque, la filière de la céréaliculture était si développée qu’elle permettait de satisfaire les besoins internes et externes. La Numidie était même un « grenier » d’exportation de céréales.

Par ailleurs, Massinissa a également beaucoup fait pour la conservation de la culture punique, ce qui, selon les participants au colloque, a permis « la fourniture d’un mobilier archéologique aussi riche que varié ».

C’est ainsi que ce colloque, le second du genre dans cette ville (septembre 2014 à El Khroub, NDLR), aura permis de mettre en relief différents aspects de la personnalité de l’Aguellid et de mieux cerner ses différentes facettes et ses politiques dans plusieurs secteurs.

Cette rencontre internationale a également prévue des sorties sur le terrain, dont une excursion au tombeau de Massinissa, sis sur les hauteurs d’El Khroub.

Massinissa sera aussi à l’honneur à Béni Saf (Ain Temouchent) en octobre prochain, lors d’une rencontre nationale intitulée « Massinissa, hôte de Syphax ». Organisé par l’association El Yad El Khadra, ce rendez-vous verra la participation de plusieurs associations culturelles et écologiques de différentes wilayas du pays autour de quatre thématiques principales, liées à l’environnement et à l’histoire de la région. Une exposition permanente sera montée pour l’occasion, toujours pour mieux faire connaitre les deux rois berbères, Massinissa et Syphax.

Enfin, rappelons que le roi berbère aura prochainement une statue à son effigie. En effet, un appel  à candidature pour la réalisation d’une statue en bronze grandeur nature du roi numide Massinissa a été lancé par le Haut commissariat à l’Amazighité (HCA) à l’adresse des créateurs algériens, en décembre dernier. Le délais de dépôt des travaux au concours, prévu pour le 10 avril dernier, avait été rallongé et devra expirer le 20 mai en cours ; et le jury de sélection, composée d’historiens, d’artistes et de sculpteurs, est placé sous l’autorité de l’Ecole supérieure des Beaux arts d’Alger (ESBA).

Financée par la commune d’Alger-Centre, la statue du roi numide sera érigée au cœur de la capitale, c’est-à-dire, au croisement de l’avenue Pasteur et du boulevard Dr. Sâadane.

Pour le secrétaire général du HCA,  Si El Hachemi Assad, ce projet vise à réhabiliter la culture amazighe et l’histoire et fait partie des recommandations du colloque international, organisé en septembre 2014 à Constantine.

K.T. et APS

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