Les Chaouis, un ensemble d’anciennes tribus berbères dans les Aurès en Algérie, représentent une part de la résistance à différentes conquêtes, celle de Carthage notamment.
Nous voilà dans les Aurès, région des Amazighs de la partie orientale de l’Algérie. A l’image du mausolée numide Imedghassen (ou Medracen, situé dans la commune Boumia dans la wilaya Batna) datant du IIIe siècle av. J.-C., elle comprend une histoire bien ancienne. La superficie auréssienne, près de 49915 kms environ, représente aujourd’hui 1/7 du territoire du nord algérien. Elle est séparée de la Tunisie par la bande allant jusqu’à la frontière tuniso-algérienne à l’est. Au Nord, ses limites vont jusqu’à Sétif et Constantine ; à l’ouest jusqu’à Médéa, au sud jusqu’à Biskra et au centre jusqu’à Msila, ce qui a fait d’elle un lieu d’intérêt géostratégique important dans la dynamique historique de la Méditerranée, mais pas que. Composées de 47 massifs comme le Chélia, Merouana, Metlili, Mahmel, Telmet et Touggert, les Aurès constituent naturellement une véritable forteresse. Cette configuration a facilité la tâche de la résistance locale à différentes conquêtes et invasions coloniales, y compris durant l’occupation française.
Royaumes des Massyles et des Masaesyles
Dans ce pays des Chaouis (Ichawiyen en langue amazighe, Chaouia en arabe), il y a le plus grand nombre de vestiges et de sites archéologiques des plus anciens en Algérie, comme dans la ville Ichouqan, à 10 km de Timgad. d’après les chercheurs et les archéologues. Nul doute que cela renseigne encore mieux sur la diversité de cette région et les origines d’une multitude de grandes tribus. Qu’elles soient nomades et sédentaires auparavant, ces dernières doivent leur communion à un ensemble de caractères physiques, linguistiques et artistiques. Pour nombre d’historiens, les Chaouis sont entrés dans l’histoire avec Carthage, la Cité fondée par des Phéniciens (vers l’an 860 avant J. – C.) en Afrique du nord (partie nord-africaine de la Tunisie actuelle). Car les Carthaginois finiront par exprimer leurs intentions économiques et politiques dans les Aurès, au lieu de se suffire d’une alliance face aux Grecs de Sicile et aux Romains. Ils vont se heurter à l’autorité des Massyles, royaume de la Numidie à l’est dirigé par Massinissa, à celle des Masaesyles à l’ouest conduit par Syphax dont la capitale est Cirta. Le conflit armé est au menu de chaque force en présence.
Mohamed Redouane
Bibliographie:
- L’histoire, les Aurès et les hommes par Mohamed Nadhir Sebâa. Les cahiers du CRASC n°6-2003.
- Une région historique de l’Algérie : le pays Chaouia, Georges Hardy. Revue d’histoire des colonies, tome 37, n°130, 2e trimestre 1950.
- Histoire de l’Aurès par Ammar Negadi dans aureschaouia.free.fr
- Illustration 1 : Exposition « Aurès 1935 » photographie de Thérèse Rivière et Germaine Tillion – Montpellier.
- Illustrations 2: https://fr.wikipedia.org/wiki/Chaoui#/media/File:Aires_linguistiques_du_nord-est_alg%C3%A9rien.svg