La démocratie désigne un régime politique où l’ensemble des citoyens participent aux décisions qui concernent la collectivité ou du moins au choix des dirigeants. Le mot vient du grec dêmos (qui désigne le peuple, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens riches et pauvres), et arkein, commander. Pourquoi le grec ? Parce que les cités-États (polis en grec) de la Grèce ancienne nous ont livré les premiers témoignages de l’élaboration d’un tel régime (600 à 700 ans avant JC).
On peut déceler les prémices de la démocratie dans l’introduction par Dracon d’un code pénal équitable en 621 avant JC, à Athènes. Il supprime l’autorité du patriarche du Génos (le clan familial) et surtout la vengeance privée. Les pauvres ne sont plus jugés selon le bon plaisir des Eupatrides (nobles, bien nés en grec). Dracon fait la distinction entre le meurtre volontaire et l’homicide involontaire. Pour retirer aux familles puissantes l’envie de se venger, il leur donne l’assurance que le coupable d’un délit sera plus sévèrement puni par la société que par eux-mêmes, d’où le qualificatif «draconien» donné encore aujourd’hui à des lois sévères…
Les réformes de Solon, archonte d’Athènes en 594 avant JC, consolident les institutions démocratiques de la cité. Solon répartit les citoyens en quatre classes selon leur richesse :
– Les citoyens les plus riches participent aux choix politiques et prennent part aux fêtes civiques. Mais ils doivent aussi financer les services publics et les liturgies (du grec leitos, public, et ergos, oeuvre). Ils doivent également servir dans l’armée comme cavaliers, marins ou hoplites (c’est-à-dire soldats à pied).
– Les citoyens de la quatrième classe, les plus pauvres, sont exemptés d’impôts et dispensés de servir dans l’armée…
Le réformateur met par écrit les principes de gouvernement de la cité. Par ce texte, appelé Constitution, il prévoit que l’assemblée des citoyens (Ecclésia) se réunit sur le Pnyx pour élire les stratèges et archontes, ainsi que pour tirer au sort les magistrats et les membres du tribunal populaire, l’Héliée. Mais les mécontents, nombreux, portent au pouvoir un tyran (du grec turannos qui signifie maître), Pisistrate, qui corrige les défauts de la Constitution. Clisthène, chef du parti populaire, poursuit et parachève l’œuvre de ses prédécesseurs…
Notons que, dans les cités grecques, la démocratie s’est fondée sur l’exclusion : les citoyens athéniens étaient, par-dessus leurs différences sociales, solidaires face aux exclus de la cité : métèques (étrangers libres) et esclaves, sans parler des femmes. La même exclusion s’est retrouvée aux États-Unis jusqu’au milieu du XXe siècle à l’égard des descendants d’esclaves africains.
Source : https://www.herodote.net/democratie-mot-277.php