Le bélier de Boualem (Kabch Boualem)

Cette célèbre gravure holocène, est située sur les berges d’un oued, dans la commune de Boualem, (monts des ksour) à quelques encablures de la RN Aflou /Brezina. Elle représente un bélier orné d’une hauteur d’environ 1,50 m. Elle a été découverte, selon la littérature officielle, par un géologue Flamand en 1899.

La gravure qui témoigne de l’art pariétal saharien de la période du néolithique qui remonte à 6000 ans av JC, a été tracée par les premiers hommes ayant peuplé la région et dont la station de gravures tire le nom. « L’animal est tracé en profil relatif, membres joints deux à deux. Les lignes ondulées figurent le poil. L’œil est soigneusement souligné, alors que la tête, au museau bosselé et surmontée par un sphéroïde, se prolonge par un pendant de joue frangé, denté sur l’un des bords. Il est orné de rameaux courbés qui pourraient être des plumes ou des branches. Une partie du cou est polie, l’absence de poils à cet endroit pouvant faire faire penser à une tonte. Le bélier est paré d’un collier orné d’un chevron auquel s’attache une ligne festonnée qui souligne le garrot et l’échine. Quant aux ornements et attributs qu’il porte, ils attestent non seulement que cet animal était domestiqué, mais qu’il était peut-être l’objet d’un culte ».. Certains y voient un symbole de la puissance du Dieu Amon dans la civilisation égyptienne antique.

La wilaya d’El Bayadh recèle une centaine de stations dont quatre béliers, situés à peu de distance, qui sont de plus petite dimension et d’une qualité inférieure. La station a été classée sur la liste des biens culturels, selon le Journal Officiel (J.O) datée du 8 mai 2016. L’arrêté du ministère de la Culture paru au J.O du mois d’aout 2014 délimite la zone de protection et l’ étendue, environ 14.000 hectares, de la zone de classement du site en question. Le texte législatif définit également les «servitudes» et «obligations» à la charge des occupants du site et de sa zone de protection, soit 200 mètres autour du site culturel, tels que fixés par le Plan de protection et de mise en valeur du site archéologique et de sa zone de protection (PPMVSA) et la loi 98.04. Des obligations théoriques à vrai dire, car difficilement applicables, au regard des habitations érigées à quelques dizaines de mètres, comme nous avions eu à le constater lors de notre visite du site, avant son classement.

Farid Ghili

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