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HistoireLa colonisation française (1830 à 1962)

Le 16 mai 1898 : naissance de Messali Hadj, un militant nationaliste algérien

messaliIl est l’un des premiers militants nationalistes à avoir formulé la revendication de l’indépendance de l’Algérie dès 1927. Messali Hadj, père du nationalisme algérien est né le 16 mai 1898.

Messali Hadj, de son vrai nom Ahmed Messali nait à Tlemcen, dans une famille très pieuse. Son père, Hadj Ahmed Messali, cordonnier, est koulougli. Sa mère, Fatéma Sari Ali Hadj-Edinne est d’origine andalouse. Son grand-père maternel est cadi et membre de la confrérie des Derkaoua. La famille Messali vit dans une pièce unique sans fenêtre, à Bab El Djiyad, près du Bastion français.

Les revenus de la famille proviennent d’une propriété de quatre hectares sise à Saf Saf, appartenant à plusieurs familles. Le jeune Ahmed travaille la terre dès son jeune âge. A sept ans, son père l’inscrit dans une école primaire française afin qu’il puisse, adulte, se défendre et demander ses droits face aux français.  A 10 ans, il est élève à la médersa de la zaouïa derkaouia du Cheikh Benyelles. C’est là qu’il s’imprègne de la philosophie de la confrérie qui le guidera durant toute sa vie. En 1918, il part à Bordeaux pour passer son service militaire. Il y passe trois années et s’éveille à la politique durant cette période. De retour à Tlemcen en 1923, il joue la provocation dans un café fréquenté par des officiers français. Il monte sur une table et crie haut et fort : « Vive Mustapha Kemal Pacha ! ». Atatürk est à cette époque l’idole des musulmans. Cette réaction lui vaut une convocation au commissariat de police.

Deux années plus tard, Ahmed Messali s’installe à Paris. Il y rencontre celle qui sera sa compagne pour la vie, Emilie Busquant. Il travaille comme ouvrier et entame un long réquisitoire contre la colonisation.

Alors qu’il est président de l’Etoile nord-africaine (l’ENA) qu’il a fondé avec d’autres compatriotes, il tient un discours radical pour ce qui est du sort de l’Algérie colonisée. Cela se passe le  27 février 1927, alors qu’il se trouve à Bruxelles pour assister au Congrès pour la lutte anti-impérialiste et pour l’indépendance des peuples opprimés, organisé par la Ligue contre l’oppression coloniale. Des délégations de grandes personnalités représentent les cinq continents. Messali fait un discours et expose le programme politique de l’ENA et se prononce pour l’indépendance totale de l’Algérie.

Son parti dissous, continue à exister. En 1934, le 5 août, l’assemblée générale de l’ENA accueille plus de 800 algériens. Le drapeau algérien y fait sa première apparition. Le 1er novembre 1934, Messali est accusé de reconstitution de ligue dissoute, arrêté et incarcéré à la prison de la Santé. Après quelques rebondissements, il entre en clandestinité l’année suivante.

Arrestations, emprisonnements, clandestinités, création d’autres partis (PPA, MTLD, MNA)… Ahmed Messali, devenu Messali Hadj, ne connait pourtant pas le doute. Pour lui, cette terre, l’Algérie, « n’est pas à vendre ».

Dans un discours prononcé le 02 août 1936, au stade de Ruisseau (Alger), il déclare :

« Cette terre bénie qui est la nôtre, cette terre de baraka, n’est pas à vendre, ni à marchander, ni à rattacher à personne. Cette terre a ses enfants, ses héritiers, ils sont là vivants et ne veulent la donner à personne. (…) ».

Pour beaucoup d’algériens à l’époque, Messali est un prophète. Avec les scouts, son Parti du Peuple Algérien (PPA) aura formé politiquement une multitude de jeunes qui prendront le maquis pour libérer le pays de la colonisation française. Et même s’il a été exclu du mouvement de libération, même si beaucoup le qualifie de traître, et même si on l’a longtemps délibérément effacé de l’histoire, Messali Hadj sera toujours le père du nationalisme algérien. Il sera toujours le premier à avoir réclamé haut et fort l’indépendance totale de l’Algérie. On lui reproche encore son culte de la personnalité et son pouvoir excessif, et il est certain qu’il avait bien d’autres défauts, mais il restera l’une des figures les plus importantes de notre histoire contemporaine.

Messali Hadj n’obtiendra la nationalité algérienne qu’en 1965. Il mourra sans avoir pu revoir son pays natal. Décédé à Gouvieux le 3 juin 1974, il est inhumé le 7 juin à Tlemcen.

Z. M.

 

Sources :

  1. Benjamin Stora, Messali Hadj, L’Harmattan, Paris, 1986.
  2. Messali Hadj, Mémoires 1898-1938, Jean-Claude Lattès, Paris, 1982 ;  éd. ANEP, Alger 2006.
  3. Khaled Merzouk, Messali Hadj, Éditions El Dar Othmania, Alger, 2008

 

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2 commentaires

nehili 21 mai 2014 at 13 h 17 min

En 1947,Messali Hadj président du PPA séjourna à Méchéria (w.de Naama) durant 3 jours.Pendant cette période,il organisa un meeting en face du bain maure des « Méganes »(hammam el baraka).Ces faits ou évènements me furent rapportés par feu mon père Nehili Ahmed qui faisait partie du service d’ordre.

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AADI 11 juin 2021 at 23 h 44 min

Messali hadj n a pas été le fondateur ni parmi les fondateurs de l Etoile nord Africaine. L ENA a été fondé en 1926 par un groupe d émigrés algeriens (‘dont amar Imeche ,Salah Bouchafa,Belkacem Radjef…et d autres ) ,pendant ce temps Messali Hadj était au parti communiste français c est lá qu il rencontra sa compagne Émilie Busquant et elle le restera toute sa vie elle n a jamais été son épouse legitime !.ce n est qu en 1927 que messali hadj avait rejoint l ENA dont la présidence lui avait été cédée pour attirer le plus d arabophones possible.Voici la lettre d adieu d amar Imache le père fondateur de l ENA.““On ne peut rien construire avec le faux. La vérité seule est constructive. Ne laissez pas dénigrer ce qui est bien et déformer les faits. Car s’il est une chose qu’un peuple ne doit pas laisser déformer, ternir ou voler, c’est son histoire. S’il est une chose qu’un peuple doit défendre, c’est son idéal et la route qu’il doit suivre pour y parvenir.” Citations extraites de “Lettre d’adieu aux Algériens résidant en France”, par Imache Amar en février 1947, au moment de quitter la France et rentrer définitivement en Algérie.”.A la veille de la Première Guerre mondiale, Imache Amar, âgé d’un peu plus de 18 ans, il est né le 7 juillet 1895 à Béni Douala en Kabylie. ll émigre en France. C’est là qu’il mènera le combat pour l’indépendance de l’Algérie. Un long combat qui s’étalera depuis le début des années 1920 jusqu’en 1947.En février 1947, il décide de revenir en Algérie, après près de trois décennies de lutte, de lutte acharnée, souvent seul, et de nombreux séjours en prison..C’est ainsi que naît, le 7 décembre 1924 à Paris, devant plusieurs milliers de travailleurs nord-africains en majorité algériens, la première organisation sociopolitique dénommée le Cona (Comité des ouvriers nord-africains) citée par l’historien Amar Ouerdane..Cette organisation avait pris en charge à ses débuts les problèmes plutôt sociaux des ouvriers nord-africains. La première motion votée par le Cona a été le soutient politique à la lutte menée contre l’Espagne par Abdelkrim El-Khettabi qui créait dans le Rif marocain la première république berbère.
Deux années plus tard, en juin 1926, le Cona se transforme en parti politique : l’Etoile nord-africaine (ENA). Au premier point de son programme, l’ENA inscrit la revendication de l’indépendance de l’Algérie, ainsi que celle des autres pays d’Afrique du Nord.C’est la première fois que la question de l’indépendance de l’Algérie, avec celle de ses voisins, a été clairement affirmée et inscrite dans un programme politique.Une année plus tard, en février 1927, les revendications de l’ENA sont déposées sur le bureau de la Ligue anti-impérialiste de Bruxelles. Cette action est le premier acte tendant à inscrire la question de la décolonisation dans un cadre international.Par ailleurs, il faut rappeler qu’à la création de l’Etoile nord-africaine en 1926, Imache Amar avait soulevé la question de la création d’un journal. Certains de ses amis s’étonnaient : mais pourquoi un journal ? Ce à quoi Imache répondait : un parti sans journal est comme un enfant sans parents. Il ne survivra pas longtemps. Le journal sera le vecteur de nos idées à travers notre communauté émigrée et au sein des populations nord-africaines.Le parti se dotera, à partir de 1930, d’un organe d’information mensuel : le journal El-Ouma. L’offensive politique sera désormais plus efficace et plus percutante. L’Etoile nord-africaine, dissoute en 1929, revient en 1933, plus forte que jamais, sous une nouvelle appellation : la Glorieuse Etoile nord-africaine.Ne faites pas porter les lauriers au seul Messali Hadj !

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