Construit en 1856 sur une ancienne fortification datant de l’époque ottomane sur les hauteurs de la Casbah d’Alger, et baptisé de « Prison de Barberousse » par les forces coloniales, l’établissement pénitentiaire Serkadji, haut lieux de l’atrocité de l’armée coloniale française et symbole des affres de la répression et des exactions commise à l’encontre des militants de la cause de la libération nationale, seront prochainement réhabilité pour devenir un musée de la mémoire.
Prison de haute sécurité surplombant la Casbah, l’établissement de sinistre mémoire a vu défiler dans ses geôles des milliers de militants politiques de la cause nationale longtemps avant le déclenchement de la guerre de libération, en novembre 1954, depuis la monté de conscience et de la tendance indépendantiste au lendemain des massacres du 8 mai 1945, un événement macabre qui a forgé des centaines de grandes figures militaires et politiques de la révolution.
Pendant la guerre de libération, elle est devenue tristement célèbre par les 58 exécutions, dont 48 à la guillotine, qui y ont eu lieu dont celle de Ahmed Zabana, premier guillotiné le 19 juin 1956 ou celle de Fernand Iveton, seul militant algérien de la cause algérienne d’origine européenne à avoir été exécuté (13 février 1957).
Outre Ahmed Zabana et de Moufdi Zakaria, des figures emblématiques du mouvement national ont été emprisonnés dans cet établissement, parmi elles Abderrahmane Taleb, Abane Ramdane, les frères Ferradj, Rabah Bitat et Benyoucef Benkhedda.
Le quartier des femmes de cette prison où les cris de détenus faisaient vibrer les entrailles de la Casbah avait vu séjourner et torturer les poseuses de bombes de la grande bataille d’Alger comme Zohra Drif, Djamila Bouhired, Djamila Boupacha ou encore Louiza Ighilahriz.
Outre Fernand Iveton, militant anticolonialiste français et syndicaliste guillotiné après avoir déposé une bombe artisanale fabriquée par Abderrahmane Taleb, Annie Steiner, Henri Alleg ou encore Felix Collozzi figurent également parmi ses pensionnaires français de la prison qui ont fait le choix de soutenir et de militer pour la cause de l’indépendance de l’Algérie.
Le quartier des femmes de la prison Barberousse avait également vu défiler dans ses cellules les grandes héroïnes de la bataille d’Alger, les plus célèbres poseuses de bombes de cette guérilla urbaine tel que Zohra Drif, Djamila Bouhired, Djamila Boupacha ou encore Louiza Ighilahriz.
Dans la cour de cette prison la tristement célèbre guillotine, appelée «La veuve», introduite en Algérie moins de vingt ans après la colonisation, a fauché les têtes de 48 martyrs de l’indépendance de l’Algérie lors d’exécutions qui plongeaient la Casbah d’Alger, alertée par les prisonniers, dans une profonde tristesse mêlée à une fierté d’offrir un autre martyr à la cause nationale. Dix autres exécutions par balle ont également eu lieux dans la cour de cette prison qui sera bientôt réhabilitée pour être ouverte au public, aux cinéastes, aux photographes et aux historiens.
Mohamed Rafik
1 commentaire
Une très bonne initiative à généraliser au niveau de toutes les wilayates où se trouvent ce genre d’établissements(Oran,Mascara,Saida….)
Quant au sort de la « veuve »,il faut la laisser « veuve » toute sa vie pour qu »elle ne coupe plus d’autres têtes innocentes.
Allah yarham chouhadas!