« Ils ont mis à sac ma ville…
Dernièrement, arrivé un peu tôt au centre ville de Constantine, j’ai longuement erré et observé de près l’état de ma ville natale. Ville presque trois fois millénaire, livrée aux détritus nauséabonds et aux rats qui n’ont plus peurs de sortirent en pleins jours, le spectacle offre une scène digne d’un début du commencement d’une dramatique fin imminente.
Le pauvre pont Sidi Rached, handicapé et colmaté d’une manière inconsciente, expose toute personne l’empruntant pour rejoindre l’autre rive à une chute fatalement libre. Je me suis un peu attardé sur ce pont pour imager ce que fût Cirta la vaillante capitale de l’empire Numide.
Aujourd’hui, ruine sur ruine à califourchon au-dessus des gorges du Rhumel, offrant un spectacle de ville saccagée par le passage vandale récent, la chaire de poule envahie l’ensemble de mon être, même le rocher à changer de couleur !
Et c’est ainsi que ce termine ma promenade traumatisante avec comme appréhension certaine, ce paysage imprimée dans mon esprit, d’une réalité occultée à l’image de l’agitation du grand désordre établi, qui nous emmène inéluctablement au fin fond des abîmes des ténèbres.
La seule note positive de ce périple furtif, réside dans la grandeur de ce viaduc de bétons fraichement érigé, bravant les deux rives de cette majestueuse nature, qui offre pour ceux dont la vision est mienne… L’ultime rebond d’un espoir profondément ancré, celui de réveiller la tornade en sommeil afin de définitivement éradiquer les vandales ressuscités… » (MCZ-11/03/2014)
Mohamed-Chérif Zerguine