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Mode et beauté d'antan (Zine Zman)

Extrait bimestriel Babzman : Le henné, cette plante aux usages multiples

De son nom latin Lawsonia Inermis, le henné ou el henna, enle h arabe, dite aussi troène d’Egypte, est une plante qui pousse à l’état naturel dans les régions subtropicales d’Afrique, d’Asie du Sud et d’Australasie. Caractérisé par ses feuilles d’un vert vif et à l’odeur intense. Orné de petites fleurs, blanches qui libèrent un parfum légèrement musqué, il est également appelé «feuilles de paradis» dans les campagnes marocaines, le henné transmettrait un message d’amour, une invitation au plaisir et une promesse de bonheur.

Apporté par les Egyptiens, bien avant l’arrivée des Arabes qui l’ont répandu à travers l’Afrique subsaharienne, en Mauritanie, jusqu’au Mali, en passant par l’Espagne andalouse, le henné est utilisé depuis des millénaires, comme en témoignent les momies de Ramsès II et III, datant de plus de 5 000 ans, dont les cheveux en gardent la trace. D’ailleurs, des textes datant de 2 500 av. J.-C. le citent comme cosmétique. Dans l’Assyrie antique, les femmes recouvraient les paumes des mains et les ongles des futures mariées de dessins au henné. L’art de son application a su profiter de l’expansion de l’islam pour se répandre. Quelques citations ont été soulevées quant à l’utilisation du henné par le Prophète pour ses vertus médicinales.

Cette plante tinctoriale, cérémonielle, aromatique, pharmacologique (avec notamment des propriétés astringentes confirmées) et cosmétique que les femmes arabes utilisent pour teindre leurs cheveux et, éventuellement, leurs mains et pieds, cette plante est entourée d’une grande baraka que l’on cueille en Egypte, bien sûr, mais aussi en Arabie, au Soudan, en Inde, en Tunisie, en Algérie et au Sénégal.

Au Maghreb, le henné était cultivé à Gabès en Tunisie et à Biskra en Algérie. Il est dit que la femme veuve ou séparée ne doit pas en faire usage, contrairement à celle qui «avait les yeux bordés d’antimoine, les mains enluminées de henné, les pieds aussi ; ses talons rougis par la peinture. Les hommes, eux, l’utilisaient pour teindre leur barbe ou les jambes et la queue de leurs cheveux blancs. En outre, les feuilles fraîches étaient appliquées sur les plaies pour hâter la cicatrisation» (E. Formentin)… Retrouvez la suite sur la revue bimestrielle Babzman .

 

Mounira Amne-Seka.

 

Illustration :

  1. « Le henné« , huile sur toile de Tahar Abdelkrim

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