En ces temps où les écrans nous entourent de partout et où le flot d’images absorbés par les enfants peut être bénéfique ou destructeur, selon l’usage qu’on en fait, initier une réelle approche du cinéma en tant qu’art à découvrir et l’intégrer dans l’apprentissage pour les jeunes et les enfants, est une initiative des plus profitables. Et c’est justement la volonté de l’association sociale et culturelle Chougrani, d’Oran, en reconduisant le concept de « Ciné mardi », depuis 2010. Mais à la différence des années précédentes, l’édition de 2015 ne se contera pas du « public » des écoles primaires, mais touchera également les enfants des crèches et les jeunes du collège et du lycée.
Il s’agit d’organiser chaque mardi et sur trois mois, des projections de film, avec une programmation prédéfinie et des débats en fin de séance. Cette année, la thématique tournera autour du cinéma muet de Charlie Chaplin. Et en plus des débats, les participants seront soumis à un bel exercice, celui d’écrire des scénarios des films projetés.
L’objectif de l’association Chougrani à travers cette manifestation est, d’une part, d’intéresser les enfants et les jeunes au 7ème art et, d’autre part, de détecter précocement leurs talents dans le domaine.
Mais concrètement, ce genre d’actions permet de former des jeunes et des moins jeunes spectateurs par la découverte active du cinéma et de les initier à une réelle approche de cet art. Les débats de fin de séance contribuent à éduquer le regard en développant des compétences de « lecteurs » d’images et à apprendre à en débattre d’une façon structurée. Enfin, « Ciné mardi » peut être simplement une bonne occasion d’initier les adultes de demain à prendre le chemin de la salle de cinéma, de s’approprier ce lieu de partage et, espérons-le, d’en faire une véritable habitude culturelle.
Pour l’association Chougrani, à terme, l’objectif de cette manifestation est d’amener le département de l’éducation nationale à ouvrir une classe de cinéma dans chaque école primaire. L’idée est ambitieuse mais pas impossible dans la mesure où le ministère concerné pourrait au moins réfléchir à intégrer dans le programme scolaire, une matière dédiée à l’art cinématographique.
Notons que pour orienter les enfants vers l’innovation, l’association proposera en parallèle, des spectacles de clowns, des jeux de divertissement et des concours autour des films projetés.
L’association Chougrani, l’une des plus actives sur le terrain, à Oran, s’illustre par de nombreuses actions culturelles dédiées aux enfants, principalement ceux des quartiers populaires, mais aussi par des actions sociales impliquant la solidarité avec les populations défavorisées.
Zineb Merzouk