Cela s’est passé un 9 avril 1933, naissance de la militante et artiste Djamila Bent Mohamed

Elle a milité pour l’indépendance de l’Algérie dans les années 50 avant d’être peintre et designer. Djamila Bent Mohamed, est née le 9 avril 1933 à la Casbah d’Alger.

Du haut de ses 20 ans, Djamila Bent Mohamed, douée pour le dessin et la peinture, est totalement engagée pour l’indépendance algérienne. En 1953, elle est membre de l’association des femmes musulmanes puis, après le déclenchement du 1er novembre 1954, membre du Collectif des familles de détenus. En 1957, son engagement politique la mène en prison. Elle sera torturée avant d’être libérée.

Parallèlement à son engagement politique Djamila est l’une des premières algériennes à entrer à l’Ecole des Beaux-arts. Deux années pendant la révolution, puis deux autres après l’indépendance. A cette époque, une femme qui peint n’a rien d’anodin. Et malgré les nombreux obstacles sur son chemin, Djamila se bat et les franchit pour sa vocation.

Entre 1969 et 1971, elle a poursuivi ses études à l’académie Rival à Amsterdam en dessin industriel et à l’école supérieure des arts et métiers à Paris. Par la suite, elle devient une dessinatrice dans des entreprises économiques.

Artiste, elle fait le tour du monde. Elle expose ses œuvres dans les grandes capitales telles que Beyrouth, Alexandrie, Tunis, Bagdad, Pékin, Tokyo, Ankara, ainsi qu’au Koweït et en Italie.

Dans les années soixante, elle enseigne à l’école régionale des beaux-arts d’Oran. Entre 1971 et 1974, elle est chef de services designer à la Sonatrach, puis décoratrice à la société nationale des industries chimiques entre 1975 et 1976. Un peu plus tard, elle est designer-chef de projet à la Sonelgaz de 1979 à 1988.

De 1975 à 1983, elle reçoit à trois reprises le Grand Prix de la peinture de la ville d’Alger. Et le Diplôme d’honneur en 1987. Le Musée national des beaux arts d’Alger expose plusieurs de ses œuvres, dont la plus connue « El Bahdja dormant ».

Djamila Bent Mohamed ne peint plus depuis une vingtaine d’années, mais elle est souvent citée lorsqu’il s’agit de la peinture féminine algérienne, étant l’une des pionnières en la matière. Par ailleurs, différents organismes lui rendent régulièrement hommage, notamment lors de grandes expositions collectives.

 

Zineb Merzouk

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