Né le 8 février 1951 à Amentane dans la région de Menâa (Wilaya de Batna), Cherif Merzougui se révèle dès sa tendre enfance doué pour le dessin. A sept ans, il reproduit un dessin représentant la guerre des étoiles sur un mur de la maison familiale. Ses cahiers d’écolier et de collégien débordent de dessins colorés. Sa première source d’inspiration était la bande dessinée, disponible à l’époque chez les bouquinistes et libraires. Zembla, Blek le roc, Kiwi, Kebir et bien d’autres, tous ces héros invisibles étaient repris par l’artiste en dessin. Au lycée, son merveilleux talent suscite l’attention de ses enseignants de dessin qui l’encouragent vivement à poursuivre son activité artistique.
En 1969, Cherif s’inscrit à l’école des beaux arts de Constantine qu’il fréquente jusqu’à 1972. Il rejoint ensuite l’école des beaux-arts d’Alger pour peaufiner ses techniques artistiques et étudier la décoration sous la direction du peintre Bachir Yellès.
Pui, l’artiste retourne à Batna. Il travaille à la maison de la culture, fraîchement inaugurée, comme animateur et initiateur d’un atelier de peinture. L’adepte de Rembrandt, Etienne Dinet, Goya, vivra, à cette période, ses plus belles années en matière de création, mais aussi d’initiation et de partage. Son atelier était devenu un carrefour pour les artistes peintres, mais aussi pour les chanteurs, musiciens, romanciers.
C’est à cette époque qu’il signe ses plus belles œuvres, entre expressionisme et réalisme, en reprenant la vie quotidienne dans les Aurès où la femme avait une place de marque. Un village souvent le sien au clair de la lune, une fête où le bendir et le baroud s’alternent, un berger au crépuscule avec son petit troupeau de chèvres… sont parmi ses plus belles œuvres, dont la plupart ornent les murs de grandes institutions algériennes.
En 1978, il décroche le premier prix au concours du portrait du chahid Ben Boulaïd à Batna et en 1983, il reçoit le premier prix lors du deuxième festival national des beaux arts qui eut lieux à Souk Ahras pour son tableau « Mariage Aurassien ».
En plus de manier le pinceau et la palette comme un génie, Chérif est un mordu de la photographie. Son appareil toujours accroché à son cou, il immortalise des paysages, des scènes de vie et tout ce qui le bouleverse.
Tout en pratiquant son art avec passion-la peinture, la décoration, la photographie et la musique !- Chérif Merzougui fait partie de ceux qui se sont battus pour l’ouverture d’une école des beaux-arts à Batna. Mais il ne verra jamais ses portes s’ouvrir ni les jeunes artistes en sortir, il sera emporté par un diabète le 4 avril 1991, à Alger.
De nombreux hommage lui seront rendu régulièrement dans sa ville et à Alger, mais le souhait de beaucoup est de voir ses œuvres réunies dans un musée.
Sources :
- https://www.dcbatna.dz
- « Vingt-deuxième anniversaire de la disparition de Chérif Merzougui. Un artiste peintre hors pair », par Rachid Hamatou. Publié dans Liberté le 14 – 04 – 2013