Né le 06 mai 1982 à Annaba, Adel Bentounsi fréquente l’école des Beaux-arts de sa ville natale durant trois, avant d’être renvoyé, en 2008. Son travail est jugé trop provocant. Mais, pour lui, l’art n’a pas de frontières, ni d’obstacle. Le jeune artiste poursuit donc sa peinture loin des sentiers battus, sûr du sens qu’il souhaite donner à sa vie et à sa pratique artistique.
Après une année passée en France comme peintre indépendant, il revient à Annaba où il enseigne l’art contemporain dans une maison de jeunes. En parallèle, il peint avec une certaine frénésie, la société dans laquelle il évolue.
Sa participation à un workshop en deux parties sur le développement de l’art contemporain et la récupération des objets pour en faire des œuvres d’art, lui ouvre des perspectives inouïes dans le domaine.
C’est ainsi qu’il multiplie les actions artistiques. Entre peinture et sculpture, Adel Bentounsi poursuit inlassablement son parcours en jonglant entre la vidéo art, les installations et les performances, et expose seul ou avec d’autres artistes à Annaba et dans différentes wilayas du pays.
En 2014, il participe à une résidence artistique à Dar Zagoura, à Marrakech (Maroc) et prend part à une exposition collective dans la même ville. Cette même année, le jeune plasticien participe au OFF de la 11em Biennale d’art contemporain africain DAK’ART au Sénégal.
Ses personnages récurrents aux yeux exorbités qu’on retrouve dans sa série de toile « L’Espèce », sont pour lui synonyme de révolte, d’inquiétude ou de mutisme. Engagé et se sentant concerné par les grandes questions de son époque, Adel vie son art comme un choix philosophique et même citoyen. D’ailleurs, en 2013, l’une de ses performances qui fera couler de l’encre, consistait à bruler ses œuvres, toutes celles réalisées avant cette date. Intitulée «brulure au Cœur », cette action artistique renvoyait, à ses yeux, à la disparition des valeurs humaines.
Habité par le doute permanent, Adel fait des pauses, ou quitte l’art comme on quitte un lieu. Mais finit toujours par y retourner presque par inadvertance. C’est que l’art est pour lui, plus qu’un mode d’expression, un besoin intense « d’expérimentation existentielle ». Là encore, son rapport à l’art est si particulier qu’il refuse de le lier à l’argent, d’où son refus de vendre ses œuvres.
K.T.
Sources :
https://bentounsiadel.jimdo.com
https://www.societegenerale.dz/artcontemporain/coup_de_coeur1.html