Fils d’un père émigré à Paris, en France, Ahmed Haroun est né le 5 août 1941, à Larbaâ Nath Irathen (ex Fort-National), à Tizi-Ouzou. A l’âge de six ans, alors qu’il vient de rentrer à l’école, il est fasciné par son maître d’école qui dessine des portraits de ses élèves. Ahmed Haroun se met, ainsi, à croquer à tout va et son coup de crayon s’avère révélateur de beaucoup d’adresse.
Après le déclenchement de la Guerre de libération, fasciné par les moudjahidine, il les dessine dans des scènes de combat. Et dès l’âge de 16 ans, il vend ses dessins pour avoir un peu d’argent de poche.
De dessin en dessin, ses pas le mènent à l’Ecole des beaux-arts en 1959. Il fait partie de la promotion de Denis Martinez, entre autre. Il en ressort en 1962, sans avoir finit ses études ni obtenu son diplôme et démarre sa carrière dans Le Peuple où il illustre des histoires comme Jugurtha, Les frères Barberousse, Le baptême du maquis…
Trois années plus tard, lorsque Le Peuple devient El Moudjahid, Ahmed Haroun y crée le personnage d’El Afrit à travers des histoires à suivre parues sous forme de strips : Le tour d’Algérie, El Afrit, le roi du sprint et El Afrit contre Jojo Frazette. En 1969, il participe au lancement de la revue M’Quidèch où il crée le personnage du même nom qu’il animera pendant deux ans.
Tout au long de sa carrière, ses dessins paraissent dans différents organes de presse nationaux : Algérie actualités, Alouane, Révolution Africaine, il y créera le personnage de Bélouta ainsi que Les aventures de Ben Yacoub. Mais c’est dans Echâab, quotidien en langue arabe, qu’il sévit le plus longtemps, entre 1973 et 1996, pour croquer des scènes de la vie quotidienne. Celles-ci paraîtront entre 1979 et 1990 sous forme de quatre recueils intitulés Dhawahir (apparences).
Haroun cofonde les revues satiriques Baroud et El Manchar au début des années1990 ; puis collabore au Soir d’Algérie entre 1998 et 2000 et le quotidien sportif El heddaf de 2004 à aujourd’hui.
En parallèle, il a également illustré des adaptations de la série de contes Kalila et Dimna.
En matière de BD, Haroun a publié El Afrit sportif (ENAL, 1984) qui réunit deux aventures d’El Afrit autour de la boxe et du cyclisme, ainsi qu’une BD parodique sur le monde politique, Bhar Le Mnam (La mer des rêves), publié en 1999 à compte d’auteur. Elle s’inspire des propos de Rabah Bencherif sur le projet de sa « mer intérieur ».
En 2009, il participe à la fondation de la revue de BD El Bendir pour laquelle il reprend les aventures de M’Quidèch. Celles-ci sortent également en album chez Dalimen Éditions en 2011, sous le titre de des Nouvelles aventures de M’Quidèch – Boulahmoum. L’année précédente, ce même éditeur publiait une anthologie de sa carrière, préfacée et commentée par Omar Zelig : La bonne destinée d’Ahmed Haroun. En 2010, le Festival International de la Bande Dessinée (FIBDA), présentait une exposition de son travail.
Synthèse Babzman
Sources :
- https://www.africultures.com
- « Une semaine au FIBDA (2): Rencontre avec Ahmed Haroun », in https://elwatanlafabrique.wordpress.com
- Achour Cheurfi : « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », Edition ANEP, 2007