Quatre-vingt deux ans après le début de la conquête et cinquante ans avant l’indépendance, et alors qu’une nouvelle guerre avec l’Allemagne se profile, la France impose aux algériens de devenir des soldats pour servir sous son drapeau.
A cette période, les effectifs de l’armée française enregistrent une baisse préoccupante, de même que la natalité est en courbe décroissante. Ainsi, le recrutement des indigènes est le meilleur moyen de combler le déficit en homme et de maintenir les corps d’armée dans leur intégralité numérique.
Sous domination française, l’indigène n’est pas un citoyen mais un sujet de la République française. Il est soumis au Code de l’indigénat de 1881 et n’a pas le droit de vote. En théorie, s’il le demande, il peut être naturalisé depuis 1865. En théorie.
En 1912, l’Algérie fait partie de la France, mais l’indigène n’est rien et assurément pas français. Pourtant, il est jugé apte à faire un bon soldat pour la France. Il sera en fait juste de la chair à canon lors du premier conflit mondial.
Le décret soulève une volée de protestations de la part des algériens et des français. Pour ces derniers, la conscription est une erreur, notamment parce que les indigènes pourraient retourner leurs armes contre les européens d’Algérie, le mieux est de maintenir un recrutement par engagement.
Pour les principaux concernés, les plus lettrés réunis au sein du mouvement des Jeunes Algériens, estiment que l’impôt du sang ne doit être versé qu’en contrepartie de l’obtention des droits du citoyen.
Mais pour l’immense majorité des Algériens, l’islam ne permet pas de servir dans une armée étrangère, de plus est chrétienne et qui a écrasé la dignité de tout un peuple en le réduisant à la misère, en arrachant ses terres, en tuant ses enfants par milliers. Bref, en le séquestrant et massacrant dans son propre territoire.
Des centaines de familles algériennes décident alors de quitter le pays pour le Machrek. Aujourd’hui encore, leurs descendants vivent toujours en Syrie.
La Première Guerre mondiale commence deux ans plus tard. De 1914 à 1918, ils ne sont pas moins de 173 000 indigènes à combattre dans les tranchées. 25 000 y seront tués.
Synthèse Zineb Merzouk
Sources :
- « Des appelés pas comme les autres ? Les conscrits « français de souche nord-africaine » pendant la guerre d’Algérie », par Stéphanie Chauvin. Vingtième Siècle. Revue d’histoire, Année 1995, Volume 48, Numéro 48, pp. 21-30
- Achille SEBE (Docteur en droit) : « La conscription des indigènes d’Algérie ». Paris, Emile Larose, Libraire-Editeur, 1912
- https://www.slateafrique.com
2 Comment
Bonjour très intéressant l’histoire des tiraeure algérien moi ki na pas connue mes grand père ki on combattu dans l’armée française les allemand
C’est bien. Par contre, je vous rappelle peut-être la règle des majuscules avec les pays.
Si c’est un nom: majuscule. Si c’est un adjectif: minuscule.
Un Algérien.
Un président algérien.
Cordialement,
Tarek