C’était le spécialiste des montées offensives individuelles, balle au pied, avec une force de pénétration tout en sachant construire et jouer sans ballon. Il a été l’un des artisans de la victoire en République fédérale d’Allemagne (RFA) des Rummenigge, Littbarski… Son physique inspirait le respect, sa technique méritait une attention particulière. Doté d’une frappe de balle sèche inépuisable qui lui permettait d’avaler des kilomètres de terrain par match, une omniprésence dans l’entre-jeu, il suffit de revoir la cassette du match Algérie – RFA ainsi que d’autres rencontres internationales pour s’apercevoir que Djamel Zidane était le poumon de la formation algérienne. Aussi pour revenir en arrière, il y a lieu de signaler à l’opinion publique qu’il avait remporté brillamment le concours du jeune footballeur, et c’est de là, qu’il a été découvert par le grand public alors qu’il n’était que cadet à l’USM Alger.
Il n’avait qu’un seul handicap, celui de se servir que de son pied gauche, dû à un défaut de jeunesse ou d’une mauvaise prise en charge, mais ce pied gauche était redoutable : rapidité, crochet court et tir de loin aussi soudain que précis. C’est Makri, l’ancien coach des Verts qui lui offre une chance de porter les couleurs nationales alors qu’il n’avait que 19 ans. C’était le 2 janvier 1975 à Alger face à la formation albanaise.
Par la suite, il quitte l’USM Alger pour un contrat professionnel en Belgique plus spécialement au FC Courtrai. Et c’est là qu’il gagne en maturité, rigueur à tel point qu’il devient l’un des meilleurs attaquants et buteur du championnat belge. Djamel est convoqué par le trio coachs Rogov, Maouche et Saâdane pour les éliminatoires de la Coupe du monde où il fut le principal acteur de la qualification de l’Algérie au Mondial en mettant à genou, devant 100 000 spectateurs, la grande équipe du Nigeria. Il a porté le maillot national plus de 25 fois avec une participation à la Coupe d’Afrique des nations, à deux Coupes du monde, à divers rencontres éliminatoires des Jeux olympiques et à plusieurs matchs amicaux.
Zidane Djamel était un spécialiste des coups francs directs. Il quitta le FC Courtrai à cause d’une mésentente pour aller signer à Water-chai, toujours en Belgique. C’était un attaquant hors pair qui avait réussi à s’épanouir avec les Verts, il avait cette extraordinaire maîtrise et de l’élégance avec sa belle chevelure qui faisait de Djamel, que se soit sur le terrain ou en dehors, un véritable gentlemen. Que fait-il ? Que devient-il ? Nous ne le savons pas mais une chose est sûre, Zidane Djamel est ancré dans l’esprit de tous les Algériens qui gardent de lui de très beaux souvenirs. Avant lui, il y avait Zidane Charef né en 1942, de l’ES Mostaganem avec deux finales de Coupes ratées, puis après lui, le grand Zizou Zinedine, champion du monde en 1998 avec la France (d’origine algérienne), puis un autre Zidane du WA Tlemcen, aucun lien de parenté entre eux, si ce n’est de dire que tous les Zidane sont doués.
Kouider Djouab
In La Nouvelle République du 11 – 06 – 2012