Abdelhamid Benzine a commencé à militer très jeune. Il a à peine 14 ans quand il rejoint en 1940 le Parti du Peuple Algérien (PPA), interdit depuis 1939. Son premier séjour en prison date des événements du 8 mai 1945. Il est arrêté au collège de Sétif. Déterminé, il continue à militer en Algérie, puis en France où il passe quelques années pour gagner sa vie. Et au déclenchement du premier novembre 1954, il s’empresse de gagner le maquis, dans la région du Sebdou (Tlemcen). En 1956, blessé, il est fait prisonnier. Durant six ans, il connaîtra différentes prisons, la torture, les coups, l’humiliation… Mais rien encore ne saurait faire fléchir sa détermination et ses convictions.
L’explosion de joie de l’indépendance ne durera pour lui que quelques années. Après le coup d’Etat de juin 1965, il est contraint d’entrer en clandestinité avec plusieurs de ses camarades. La raison est simple, on veut se débarrasser des communistes. Une véritable chasse aux sorcières est donc lancée et Benzine doit contourner les obstacles et les pièges tendus. Et grâce à sa détermination et l’aide de ses amis, il y arrive. Le Régime de Boumediene, pas plus que la colonisation, n’a pu le briser.
Et même s’il reprend, à peu près, une vie normale en 1974, il sait que des yeux le surveillent et épient chacun de ses mouvements.
Plus tard, l’aventure Alger républicain, démarrée avant l’indépendance, connaîtra encore des difficultés, des pièges. Mais Benzine est toujours fidèle à ses convictions. Ses écrits en sont la preuve. C’est avec un flegme sans pareil qu’il traverse les décennies et leur lot de révoltes et de combats, puis de sang. Son combat, il le mènera jusqu’à son dernier souffle, le 6 mars 2003.
Lorsque ses amis parlent de lui, cela donne ceci : «L’histoire retiendra le nom d’Abdelhamid Benzine, patriote et internationaliste, militant héroïque exemplaire, fidèle jusqu’au bout à son engagement de jeunesse, à son idéal révolutionnaire. Et, pour ceux qui ont été ses camarades proches, ses frères de lutte et d’espérance, c’est le souvenir affectueux de l’ami toujours à l’écoute, de l’être généreux, souriant et tendre, dénué de tout calcul et de toute ambition sauf celle de servir jusqu’au bout son peuple et l’espérance de tous les hommes, qu’aussi longtemps qu’ils vivront, ils garderont au cœur. (Henri Alleg) ou ceci : « il était animé de la conviction qu’il devait continuer à mener la lutte aux côtés des masses laborieuses pour réaliser son idéal d’une société socialiste. » (Ahmed Bennaï)
On le décrit comme bon, intègre, généreux, écrivain de talent, journaliste acharné à dire la vérité, épris de justice, de paix et de fraternité, internationaliste faisant siennes toutes les justes causes dans le monde…
Bref, Habdelhamid Benzine fait partie des meilleurs hommes que l’Algérie a enfanté. En dehors de toute idéologie, il aimait son prochain et sa patrie. Simplement et humblement, mais avec une conviction sans faille et une détermination sans limite.
Z.M.