Amel, étudiante en droit, fut égorgée à un barrage dressé par un groupe armé près de Sidi Moussa (Alger).
Le 26 Janvier 1997, Amel Zenoune Zouani, jeune étudiante en droit quitte Alger dans un bus de l’université pour rentrer chez elle à Sidi Moussa, environ une heure avant la rupture du jeune. En ce dimanche 17ème jour du ramadan, l’on célèbre ghazouat badr. Le bus tombe sur un faux barrage du GIA au lieu dit Benedja (Bentalha). Les passagers tremblent de peur et voient leur dernière heure arrivée.
Mais les terroristes ne semblent pas se soucier d’eux. Une seule personne les intéresse : Amel Zenoune Zouani. On lui intime l’ordre de descendre du bus et la jeune fille s’exécute avec courage.
L’un des hommes armés aiguise son couteau sur une pierre et, sans le moindre état d’âme, égorge la jeune fille sous le regard des autres passagers terrifiés. Il leur dira en substance qu’elle servira d’exemple à toutes celles qui fréquentent les universités.
Amel n’avait que 22 ans. Elle était belle et avait des projets plein la tête. Elle laissera des sœurs et une mère inconsolables. Lors d’un rassemblement, le 22 mars 2012 (journée contre l’oubli, instaurée par l’association Ajouad Algérie Mémoire, elle dira qu’elle n’avait pas réussi à surmonter l’assassinat de sa fille. Qu’elle refusait de pardonner à celui qui lui avait tranché la gorge. Que cette amnistie était une supercherie pour plonger tout un peuple dans le déni. Et khalti Houria, comme toutes les victimes du terrorisme barbare, refuse d’oublier. La douleur de cette mère-courage ne diminuera jamais. Elle poursuivra son combat contre l’oubli et répondra toujours présente pour témoigner de l’horreur. En décembre dernier, khalti Houria s’éteindra, allant rejoindre sa fille qu’elle n’a jamais cessé de pleurer.
Amel, comme beaucoup de femmes algériennes, paieront de leur vie leur courage face au terrorisme intégriste. Elles seront nombreuses à passer sous la lame du couteau pour avoir refusées le diktat de ces hordes barbares qui voulaient imposer aux femmes de porter le hidjab et de ne plus mettre les pieds à l’école et à l’université.
Ces femmes, ainsi que tous ceux qui ont été assassiné par le terrorisme aveugle, deviendront le symbole d’une Algérie qui refuse sa mise à mort. Et aujourd’hui, leur rendre hommage est un devoir. Un devoir de mémoire et une obligation morale pour ne pas tomber dans les filets de l’obscurantisme qui continue de menacer l’Algérie.
Zineb Merzouk
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