Momo est né le 23 mai 1925 dans le quartier populaire de Belcourt, de parents italiens. Son père, comptable, était membre du Parti communiste algérien (PCA).
Ancien ouvrier-tourneur aux Brasseries et glacière d’Algérie, il était membre des Jeunesses communistes à 16 ans, puis de la CGT Algérie dont il fut l’un de ses cadres. Et c’est tout naturellement qu’il militera au PCA dès 1945.
Durant son enfance et son adolescence, Momo fréquente les algériens de son âge et de son quartier, ceux qu’on nomme les « indigènes ». C’est sans doute de cette manière qu’il a, très tôt, pris conscience de la condition de colonisés et d’opprimés de ses « concitoyens ».
Et lorsqu’éclate la guerre d’indépendance, le 1er novembre 1954, Momo ne s’est pas posé de questions, ni n’a hésité : il intègre les réseaux mis en place par le PCA, les CDL (Combattant de la libération) avant leur intégration en juillet 1956 dans l’ALN (Armée de libération nationale).
Arrêté en 1956, il est interné au camp de Lodi au sud d’Alger, camp réservé aux pieds-noirs soupçonnés de sympathie pour la cause nationaliste qui étaient enfermés sans aucune forme de procès ou de jugement. Henri Alleg y avait transité avant d’être transféré dans une prison en France.
Libéré quelques temps après le cessez-le-feu du 19 mars 1962, Maurice Baglietto est expulsé en France, à Marseille. Il n’y reste pas et revient en Algérie en juillet 1962 où, de par la formation d’apiculteur acquise dans sa jeunesse, il va aider les paysans de la Mitidja à installer des ruches. C’était l’époque de l’autogestion socialiste puis de la révolution agraire.
La lutte contre le GIA aura été l’un des derniers combats mené par Momo. Il a aidé à la mise en place des Patriotes de Haouch el Gros dans la Mitidja dirigé par Mohamed Sellami (tué en 1995), ancien syndicaliste, cadre de l’ex- PAGS puis d’Ettahadi (parti issu de la mouvance communiste).
Il n’hésitait pas à prendre sa plume pour s’insurger contre l’amnistie des terroristes islamistes et à manifester aux côtés des familles victimes de la décennie noire.
Son dernier combat aura été aux côtés du collectif du journal le Matin, auquel il a toujours été fidèle.
Maurice Baglietto, toujours présent lors des commémorations à la mémoire des communistes tombés pendant la guerre d’indépendance, est décédé le 21 février 2016, à l’âge de 91 ans. Il a été inhumé deux jours plus tard au cimetière de Kouba à Alger, auprès de son épouse partie deux ans avant lui.
Z.M
Sources :
- L’Humanité.
- El Watan.