Hacène Lalmas, un nom que même les plus jeunes connaissent, et pour cause, il est une légende vivante du football algérien des années 1960. En 1993, un vote de plus de 350 techniciens, entraîneurs et joueurs Algériens (organisé par l’hebdomadaire sportif Echibek) l’a consacré meilleur joueur Algérien de tous les temps.
Avec son intelligence de jeu, sa technique hors-pair et ses accélérations décisives, il pouvait être à la fois à la construction (meneur de jeu) et à la finition (buteur). Dans un impressionnant style qui lui était propre, l’ancien «maestro» des Rouge et Blanc et des Verts arrivait à faire le spectacle à lui seul.
On le surnommait « El Kebch » (Le bélier) pour sa calvitie précoce, mais aussi pour son exceptionnel jeu de tête.
Hacène Lalmas qui a débuté sa carrière à l’OM Ruisseau juste après l’indépendance, avant d’opter en 1963 pour la formation voisine du Chabab de Belcourt, détient le record de buts inscrits en championnat national et, plus original, de celui inscrit en un seul match officiel : 14 buts ! C’était un match éliminatoire de coupe d’Algérie contre la formation de Birtouta, qui avait encaissé ce jour-là 18 buts.
Avec le CRB, il a décroché 4 titres de champion (1965, 1966, 1969,1970) et trois coupes d’Algérie (1966, 1969,1970) et trois fois (1970, 1971,1971) le titre maghrébin. En équipe nationale, il a été convoqué pour le premier match de l’équipe algérienne indépendante, le 6 janvier 1963 contre les espoirs de la Bulgarie, il n’avait pas encore dépassé les 20 ans, né le 3 mars 1943 à Alger, lorsqu’il a été appelé par le trio d’entraîneurs composé de Abdelkader Firoud, Smaïl Khabatou et Abderrahmane Ibrir. Évoluant en amateur en Algérie Lalmas était toujours appelé en sélection même lorsqu’on faisait appel aux joueurs professionnels évoluant en France. Ceux qui avaient fait les beaux jours de l’équipe du FLN. Les anciens se remémorent le match livré le 4 novembre 1964 à Alger devant la grande équipe de l’union soviétique qui possédait dans ses ranges plusieurs célébrités dont Lev Yachine considéré jusqu’à aujourd’hui comme le plus grand gardien de tous les temps. Menés au score (2-1) les Algériens avaient enregistré en seconde mi-temps, la rentrée de Lalmas qui avait réussi à égaliser pour son équipe d’une magistrale reprise de la tête qui avait a pris à défaut Yachine. La légende Lalmas était née, Hacène fera l’histoire du football algérien tant son influence sur le jeu, sa combativité, sa maîtrise du ballon, son extraordinaire clairvoyance, ses dribbles déroutants et son sens très aigu du but étaient développés chez ce joueurs comme on en fait peu. A son ombre pousseront de jeunes talents et sa classe fera des émules qui ont pour nom Amirouche, Freha, Salhi, Seridi, Selmi, Kalem et Betrouni entre autres.
En plus de ses qualités de buteur, Lalmas a toujours eu un certain ascendant sur ses coéquipiers, ce qui l’amena petit à petit à se transformer en stratège abandonnant le poste d’avant- centre. Son intelligence de jeu, ses qualités de meneur d’hommes et ses accélérations décisives en avaient fait l’un des joueurs les plus complets du continent Africain. A la fin de sa carrière, il avait quitté de Chabab pour intégrer le NA Hussein Dey avec sa pléiade de jeunes talents qui avaient pour nom Ali Fergani, Mohamed Khedis Meziane Ighil et Mahmoud Guendouz.
Au crépuscule de sa carrière, pointait la réforme sportive qu’il ne vivra pas en tant que joueur. Lui qui avait tout donné à l’Algérie du football a raté cette politique qui allait tout donner au sportif dans une espèce d’action de retour. Il a tenté par la suite une carrière d’entraineur mais la réussite n’a pas été au rendez-vous.
Il a aujourd’hui 72 ans et une santé en déclin depuis quelques années. Cependant, les amoureux du ballon rond se souviennent toujours de lui et continuent à l’évoquer lorsqu’ils se rappellent de son glorieux passé. Et c’est le meilleur hommage qu’ils puissent lui rendre.
Hacène Lalmas reste et restera toujours une légende vivante de l’histoire du football algérien.
Sources :
N. Bentifour « Hacène Lalmas : Le meilleur joueur du siècle », publié dans Réflexion le 29 – 04 – 2011