Abdelkader Chaou voit le jour à la rue Médée, au cœur de la Casbah d’Alger. Sa famille est originaire de Tigzirt, dans la région de Tizi Ouzou. Passionné de musique, et de chaâbi en particulier, il fredonne tout le temps des refrains par ci par là. Un jour il chantonne devant son voisin mélomane et aveugle, Rabah Delladj qui lui trouve des qualités vocales très prometteuses.
Abdelkader Chaou se fait remarquer en 1959 lors de l’émission Radio Crochet, sur Radio Alger, animée par Djillali Haddad, à la salle Pierre Bordes, l’actuelle Ibn Khaldoun. Encouragé par ses amis et ses proches, il s’inscrit au conservatoire d’Alger, dirigé à l’époque par Hadj M’hamed El Anka.
A l’indépendance de l’Algérie, il est un jeune interprète fort sollicité qui anime souvent des cérémonies de mariage et de circoncision, accompagné de ses amis Belkacem au banjo et Mohamed Hidous à la darbouka.
Virtuose au mandole, il modernise le chaâbi, introduit des instruments de musique tels que la mandole, le banjo, le piano et la guitare tout en remodelant le style et en le rendant plus vif et plus dynamique.
En 1968, le Théâtre National Algérien fait appel à lui, dans le cadre d’une grande tournée artistique en France, aux côtés d’une pléiade d’artistes de l’époque : El hadj Rabah Dériassa, Mohamed Lamari, Khelifi Ahmed, Noura, Saloua, Kamel Hamadi, Fadhela Dziria, Haddad el Djilalli, Mahboub Bati et Akli Yahiatène.
Grâce à l’école Mahboub Bati, Abdelkader Chaou obtient un fulgurant succès dans les années 70 avec deux chansonnettes : Ghazali Goudami et Lilah wan cheftou koudami qui est son premier disque. Mais le grand succès viendra en 1973 avec Djah rebi ya djirani qui le fait connaître au grand public.
En 1977, Bati lui offre Yal oueldine qu’il interprète en duo avec Nadia Benyoucef. Enregistrée en clip pour la télévision nationale, cette chanson obtient un immense succès.
Son répertoire musical passe de la complainte mélancolique à la mélodie gaie. Il compte aujourd’hui plus de 300 titres à son actif.
S’inscrivant dans la longue lignée des maîtres de la musique Chaâbi, Abdelkader Chaou est reconnu comme un grand modernisateur de ce genre musical. C’est ce que pensent du moins Mahboub Bati, Mahboub Stambouli et Skandrani. Cependant, il est parfois décrié par d’autres artistes qui l’accusent d’avoir dénaturé l’essence même de cette musique.
Abdelkader Chaou a aujourd’hui 73 ans. Il vit entre l’Algérie et la France et continue de se produire régulièrement.
La rédaction Babzman
Sources :