Ce merveilleux interprète de Hawzi est né à Tlemcen, le 04 août 1958, dans le vieux quartier «Derb Messoufa», situé dans la vieille médina qui a vu naître aussi un grand nombre de musiciens, tel que cheikh Boudalfa, dit Benchaabane, celui qui allait devenir le maître de cheikh Larbi BEN SARI. C’est dans sa famille qu’il apprend à jouer d’abord de la derbouka, ce fameux instrument de percussion, très important dans l’apprentissage de cet art. Tewfik manipulait la guitare, dès l’âge de 11 ans. Il a commencé à s’y interresser suite à un succès scolaire qui fut récompensé d’une guitare par son père. A travers les cordes de cet instrument, il essayait d’imiter Abdelkrim Dali ou Fadèla Djzirya ou même les «djil djilala», très en vogue à l’époque.
Son professeur, du collège «El Maqarri», Monsieur Salah Boukli, garde jusqu’à présent son travail de recherche sur l’histoire de la musique andalouse.
Il apprit la Nouba en adhérant à l’association «Mustapha Belkhodja», du lycée Benzerdjeb, en 1974 au près de Fawzi Kalfat, Zakya Hsaïn Kara Terki, sous l’égide du feu Mohamed Bouali.
Sa première parution à la télévision fut lors des premières éditions du festval national de la musique andalouse, en 1974, au lycée Maliha Hamidou.
Pour son cursus universitaire, Tewfik dut quitter sa ville natale pour rejoindre El Bahia. C’est à Oan qu’il intégrera différentes associations musicale et entrer en contact avec de grands musiciens, dont son cousin, Bachir Zerrouki, un des disciples du cheikh Larbi BEN SARI, mort en 2004.
Au même moment, il adhéra à la prestigieuse association « SLAM » (association artistique littéraire et musicale), où il améliorera ses connaissances et sa maîtrise de la musique andalouse, avec l’un des plus grands enseignants de ce genre et pas le moindre, feu Med Bouali. Il découvrira, à travers cette association, des gens du métier lors de tournées à Oran, Alger, Blida, Bejaia, Constantine mais aussi en France, en Suisse et en Turquie.
Ce n’est que vers la fin des années 70, qu’il constitua sa propre troupe et commença à animer des soirées familiales, tout en restant dans l’anonymat. Au sortir de son service militaire, en 1985, il revient à la musique andalouse et enregistra son premier album «Adji ya nouah», à la maison de production New Sound, dirigée par le regretté Rachid Fethi, emporté par la vague barbare. Un album qui eut un très grand succès.
Lors de son passage à la télévision, en 1985, dans l’émission «Noudjoum» de Bachir Belhadj et animé par Djalal, il interpréta majestueusement «Besmellah nebda medhi», une chanson m’dih de sa composition, lui valut le succès qu’il méritait.
De là, il proposa un nouveau style, une nouvelle voix que le public tlemcenien semblait attendre depuis longtemps. Il enregistra alors plusieurs émissions à la télévision algérienne sous la direction du pianiste virtuose, Mustapha Skandrani.
En 1991, il rencontra Cheikh Redouane Ben Sari à Tanger (Maroc) où il enflammmèrent la scène, deux nuits durant.
Malgré son talent et la convoitise du public, ce grand maître du style med’h et du luth, n’aura enregistré que trois albums.
Mounira Amine-Seka.
Sources : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens, par Achour Cheurfi, Editions ANEP – 1997.