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L’Algérie soumet à la France une « liste ouverte » d’objets historiques à restituer

L’Algérie a officiellement demandé à la France la restitution de biens historiques et symboliques saisis durant la période coloniale. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des travaux de la commission Histoire et Mémoire, créée à l’initiative des présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron après la visite de ce dernier en Algérie en août 2022.

Lors de la cinquième réunion de cette commission, qui s’est déroulée les 22 et 23 mai au siège des Archives nationales à Birkhadem, l’Algérie a présenté une liste ouverte d’objets à restituer. Parmi ces biens se trouvent des missives, des effets militaires, un burnous, un canon et un Coran appartenant au chef emblématique de la résistance algérienne, l’émir Abdelkader. S’ajoutent à cette liste la clé et l’étendard de Laghouat, ainsi que la tente d’Ahmed Bey et d’autres objets datant d’avant et après 1830.

L’Algérie met en avant l’importance de récupérer ces biens tant sur le plan de la souveraineté que de l’honneur, pressant la France de démontrer sa bonne foi par des actions concrètes. Bien que la France ait exprimé son accord de principe pour la restitution de ces objets lors de précédentes rencontres, elle a souligné les complications éventuelles, notamment lorsque les biens appartiennent à des collectionneurs privés.

En décembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avait révélé à Al Jazeera que la France manifestait une certaine réticence quant à la restitution de certains objets, citant notamment le burnous et l’épée de l’Émir. Dans son communiqué du 27 mai, la commission mixte n’a pas précisé si cette position française avait évolué.

Malgré ces défis, la délégation française s’est engagée à transmettre les revendications de l’Algérie au président Emmanuel Macron, dans le but de faciliter le processus de restitution des biens identifiés. Cette initiative marque une étape significative dans la reconnaissance des injustices du passé et dans le renforcement des relations entre les deux pays. Outre les objets historiques, d’autres sujets ont été abordés lors de la réunion de la commission, notamment les archives, les biens culturels et les cimetières algériens en France datant du XIXe siècle.

Rédaction Babzman

Image à la une : L’exposition « Abdelkader, une figure de l’indépendance algérienne » au musée du Mucem à Marseille, dans le sud de la France, le 5 avril 2022

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