Le substanfif timmh’remt-l-fouta, est un nom berbère dérivé du mot arabe mh’arma signifiant foulard. Il désigne une longe pièce d’étoffe aux rayures longitudinales, servant le plus souvent de jupe nouée autour de la taille, laissant entrevoir à l’avant la robe qu’elle recouvre et qu’elle protège, et dont elle a la longueur.
La foûta dont le port autrefois était obligatoire, par les femmes berbères, est aujourd’hui facultatif. Elle est mise pour aller aux champs, ou à la fontaine, mais plus rarement à la maison (cela varie en fonction des régions).
Les fillettes et jeunes filles la mettent souvent sur les épaules comme châle, ou sur la tête comme voile; les mères qui portent leur enfant à cheval sur le dos en font une poche en la pliant en triangle, attachée à la taille par un angle, tandis que les deux autres sont ramenés en avant et noués sur la poitrine.
En Kabylie, la foûta est de trois sortes, dont les deux premières sont : la timmh’remt-l-fouta est la plus longue et faite de tissage très fin de soie; et la timmh’remt-l-taklatin faite de tissage en laine noire sur base de coton (elle fut tissée jusque dans les années 50).
Enfin, la timmh’remt-l-h’arîr (autre fois en soie naturelle, et aujourd’hui en soie artificielle ou coton) représente la foûta qui enveloppe l’enfant pendant la circoncision; si quelques gouttes de sang perlent sur le fin tissu, la mère le garde jalousement et s’en réjouit comme d’une bénédiction.
Mira B.G
Sources :
- Le costume traditionnel algérien, P. Pichault
- La Kabylie et les costumes kabyles, Challamet, 1893