Construite en escalier sur le flanc d’une montagne, Tiddis contrarie les standards de l’architecture et de l’urbanisme romain qui se base généralement sur des plans de villes en grille marqués par le croisement de deux voies principales, en choisissant un terrain relativement plat et facile à construire.
Le mot d’ordre pour construire Tiddis était tailler la roche autant que construire, toutes les habitations de la cité s’enfoncent parfois de moitié dans la montagne et la façade extérieure est faite de pierre, ce qui en fait un habitat semi troglodyte inspiré des première habitations numides visible un peu plus loin.
En plus d’avoir récupéré l’habitat troglodyte protohistorique, les bâtisseurs de la ville ont engagé des travaux monumentaux pour s’adapter au relief en entaillant la colline, en aménageant des rampes et des terrasses et en construisant plusieurs grands murs de soutènement tout prenant soin d’intégrer des équipement public dans ce relief en pente.
Cette ville comporte plusieurs sanctuaires et temples dédiés à plusieurs divinités creusés dans la roche ainsi que le plus petit forum jamais construit (place publique où les citoyens se réunissaient pour marchander ou traiter d’affaires politiques ou économiques) composé de trois pièces et qui ne comprend pas d’activité commerciale, par manque d’espace, contrairement aux autres villes romaines.
L’urbanisme des villes romaines se base sur le croisement de deux voies principales à savoir le Cardo orienté nord-sud et le Decumanus qui est un axe est-ouest est les forums sont construits au croisement des deux avenues, à Tiddis la cardo garde son orientation mais se déroule en serpentin sur le flanc de la montagne que le decumanus travers de bas en haut et parfois en escalier.
Si important dans la conception urbanistique romaine, le croisement des deux voies romaines se fait symboliquement avec deux arcs croisés perpendiculairement pour marquer les deux avenues et le forum a été bâti littéralement un étage au dessus.
Malgré la vocation militaire de la ville, l’activité commerciale, agricole et artisanale n’est pas en reste dans la construction de cette cité, ou du moins de la partie qui en a été exhumée, puisque des ateliers de poteries, une huilerie et un moulin à blé y ont été intégrés du côté des balcons ou au pied de la montagne alors que l’activité commerciale se tenait en extra muros comme le stipule le règlement de la ville gravé sur la roche.
Une ville romaine ne peut vraiment en être une sans thermes, et les bâtisseurs de Tiddis ont également relevé le défi de greffer des thermes dans la montagne, un pari qui en implique un autre celui de l’approvisionnement en eau …
Mohamed Rafik
Tiddis, un livre ouvert de 3 000 ans d’histoire à découvrir – Partie 1 : https://www.babzman.com/2015/tiddis-un-livre-ouvert-de-3-000-ans-dhistoire-a-decouvrir-partie-i/