Ce mot fait référence à « une substance d’une saveur douce, cristallisée, extraite notamment de la canne à sucre et de la betterave sucrière ». D’origine arabe sukkar, apparenté à un mot issu d’un langage mésopotamien shekar qui désignait le « vin de datte et d’autres boissons sucrées »; ou encore à sarkhara, qui faisait référence aux « grains de sable, rappelant la texture du sucre de canne cristallisé », car c’était sous cette forme qu’il était transporté.
Shekar, serait à l’origine du mot sucre dans plusieurs langues : shukkur en langue persique etshakar en bengali, sukkar en arabe, azucar en espagnol, açúcar en portugais, shakar en grec, zucchero en italien qui a donné, au XIIe siècle, sucre en français, zucker en allemand…
C’est Au VIe siècle avant J.-C., lorsque les Perses envahissent l’Inde, qu’ils découvrent la canne à sucre et les procédés d’extraction du sucre. Ils la cultivent alors en Mésopotamie et gardent le secret de l’extraction pendant plus de 1 000 ans…
En 637 après Jésus-Christ, les Arabes découvrent cette production en livrant bataille aux Perses près de Bagdad. Ils se mirent à développer alors la culture de la canne autour de la Méditerranée, rendant cette substance , à l’origine rare et destinée aux soins pharmaceutiques, un article d’assez large consommation. Grâce à leur maîtrise des pratiques agricoles, notamment l’irrigation, ils exportèrent le produit en Andalousie, puis en Sicile, avant qu’il ne soit introduit en Italie. Les autres régions d’Europe le considèrent toujours comme une rareté et il faut attendre les Croisades, à partir du XIIe siècle, pour que l’Europe chrétienne, ne s’y intéresse.
Mira B.G
sources :
- CIRAD : la recherche agronomique pour le développement
- Glossaire raisonné des mots français d’origine arabe A.mahrez
- Encyclopédie universalis
- Image : découverte du sucre par les croisés