Relance du projet de musée de l’histoire de la France et de l’Algérie

Le rapport de l’historien Benjamin Stora sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie, remis au président de la République française en janvier dernier, propose de réactiver le projet de Musée de l’histoire de la France et de l’Algérie, prévu à Montpellier et abandonné en 2014. Selon l’enquête du journal français Le monde, le chantier de ce musée de la mémoire « vient d’être relancé par l’Elysée ».

« C’est un enjeu majeur. Il y a une nécessité de montrer, de démontrer, de faire circuler toutes ces mémoires blessées, de se regarder les uns les autres, en miroir », souligne Benjamin Stora.

Le maire de Montpelier, Michaël Delafosse, s’est montré très favorable à ce projet et a fait savoir au chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, qu’il souhaitait accueillir le musée dans sa ville : « Pour moi, ce musée ne doit pas être à Perpignan, à Marseille ou Avignon. C’est Montpellier qui doit l’avoir. Si l’Etat paye ce musée, nous trouverons un lieu et mettrons à disposition les collections. »

L’abandon en 2014 du projet avait été critiqué par de nombreux intellectuels et a fait l’objet d’une pétition qui avait réunit plus de 4000 signatures en deux semaines.

 Dans cette pétition, on trouve des noms connus de spécialistes de l’histoire de l’Algérie, Français et Algériens, comme Benjamin Stora, Mohamed Harbi, Marc Ferro, Guy Pervillé…, des personnalités du monde des arts et des lettres, comme Edgar Morin, Erik Orsenna, Boualem Sansal, Gérard Mordillat, Etienne Balibar, Guy Bedos, Fellag ; la présidente de la société des études camusiennes, la veuve de Maurice Audin… Ainsi que des témoignages de simples citoyens tant algériens que français qui expliquent : « parce que je suis pied-noir », « parce que les nouvelles générations, tant en France qu’en Algérie, ont besoin de savoir pour bâtir un avenir dans la paix et l’amitié »…

Le rapport que l’historien Benjamin Stora a remis en janvier 2021 au président français, Emmanuel Macron, ouvre la voie vers une possible réconciliation mémorielle. Le document propose « modestement » de dresser des « passerelles sur des sujets toujours sensibles » tel que les disparus de la guerre, séquelles des essais nucléaires, partage des archives, coopération éditoriale…

Synthèse

Image : L’historien Benjamin Stora (à gauche) remet son rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie à Emmanuel Macron, au palais de l’Elysée, le 20 janvier 2021. CHRISTIAN HARTMANN / AFP

Articles similaires

L’Algérie soumet à la France une « liste ouverte » d’objets historiques à restituer

Les asphyxiés de Zéralda en 1942

Dissimulation historique : deux algériens parmi les premières victimes de l’occupation nazie à Lyon