Portrait du chanteur de chaâbi Mohamed Zerbout

Il fait partie des illustres noms du chaâbi et est l’une des références pour toute une génération de chanteurs. Mohamed Zerbout n’a malheureusement pas vécu suffisamment longtemps pour avoir une longue carrière.

 

Originaire de Sidi Daoud, à Boumerdes, Mohamed Zerbout est né le 10 Février 1936 à Zoudj Ayoune, dans la Basse Casbah. Très jeune, il s’intéresse à la musique châabi et fréquente, dès l’âge de 12 ans, les fêtes animées par certains chouyoukh. Il finit par lier amitié avec Khelifa Belkacem qui le prend avec lui comme drabki jusqu’en 1951, date de sa tragique disparition.

Par la suite, Mohamed Zerbout se met au mandole dont la maîtrise lui permet d’intégrer l’orchestre d’El Hadj M’Hamed El Anka. Très vite, le public commence à s’intéresser à lui en tant qu’interprète au point d’être sollicité pour animer des fêtes de mariage.

Son style et sa façon de chanter attire même l’attention des maisons d’édition. Il a à peine 25 ans lorsqu’on lui propose de le produire. C’est ainsi qu’il enregistre quelques qçaïd du patrimoine, dont «Nebki ma fad abkaya» et «moulet esself etouil», ainsi que des chansonnettes composées par Lahbib Hachlaf et Haddad El Djillali dont « Aêlache rani mahmoum » et « alefkih ».

En 1958, le jeune interprète enregistre plusieurs disques de 78 tours. On y retrouve des titres tels que « El maknassia », « saqi baqi », « menghirek ya Dzaïer » et surtout « Chehilet laêyani » de Abdelhakim Garami, le grand succès qui, à ce jour, est repris par la majorité des chanteurs de renom.

D’ailleurs, Mohamed Zerbout est le premier a avoir adapté l’air de la musique de la célèbre chanson « quizas quizas » (qui sait-qui sait) du grand chanteur de charme Luis Mariano, sur des paroles arabes, notamment « Chehilet laêyani ».

À l’indépendance de l’Algérie, Mohamed Zerbout s’exile en France où il vit en se produisant dans des boîtes de nuit avant de rejoindre, Dahmane El Harrachi avec qui il reprend son premier instrument, la derbouka.

En 1970, il rentre au pays et s’installe chez sa mère dans le quartier de Bab El Oued. Il y connaitra l’angoisse du chômage, malgré l’aide de ses amis qui lui trouvent des soirées de mariages pour se produire. Quelques années plus tard, il est contraint de quitter encore Alger pour s’établir à Hassi Messaoud où il enseignera la musique. Après deux ans d’absence, il revient à la capitale et enregistre son dernier disque de 33 tours sous la houlette de Mahboub Bati.

Au terme d’une longue maladie due à un cancer de la gorge, il succombe le 23 avril 1983 à l’âge de 47 ans et sera enterré au cimetière El Kettar.

Synthèse Babzman

 

Sources :

  1. https://www.anoomi.com
  2. https://www.algeriacolor.com
  3. https://www.socialgerie.net

 

 

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