
Dans la wilaya de Mila, une équipe de la Protection civile, assistée par plusieurs services spécialisés, a exhumé les restes d’un combattant de la guerre de libération nationale. Son corps, enseveli depuis 1959, a été découvert dans la grotte de Kaf Bouachra, nichée au cœur de la montagne El-Aouakba, dans la commune de Chigara, à une profondeur de 200 mètres. En plus de cette précieuse découverte, des objets et documents personnels ont été retrouvés sur place, apportant un éclairage inédit sur cette période.
L’opération de récupération a nécessité l’intervention conjointe de la Protection civile, de la Gendarmerie nationale, du secteur militaire et d’experts en spéléologie. L’accès difficile à la grotte a imposé des mesures de sécurité rigoureuses et un travail méthodique, étalé sur deux jours, afin d’extraire avec soin les restes du défunt et les artefacts historiques.

Parmi les vestiges mis au jour, plusieurs objets témoignent du quotidien de ce combattant tombé en pleine lutte. Des carnets manuscrits, miraculeusement préservés malgré le passage du temps, contiennent des poèmes et des récits évoquant une attaque de l’armée coloniale en 1959. À proximité, son arme personnelle, accompagnée de munitions, ainsi qu’une ceinture militaire et divers effets personnels rappellent les conditions éprouvantes dans lesquelles les moudjahidine évoluaient. Enfin, un rasoir, des pièces de monnaie et une clé ancienne, modestes mais empreints de mémoire, dévoilent des fragments intimes de son existence.

Les documents retrouvés aux côtés du défunt portaient la signature de « Yaâkoub Massoud », suggérant qu’il pourrait s’agir de son identité. Ce nom, gravé dans l’histoire par ce témoignage posthume, rappelle le destin de nombreux martyrs dont le sacrifice demeure souvent anonyme.
Au-delà des vestiges matériels, cette découverte est un rappel poignant du prix payé pour l’indépendance. Préserver ces traces du passé et transmettre leur signification aux générations futures relève d’un devoir de mémoire. C’est un hommage essentiel à ces combattants de l’ombre, dont le courage et l’engagement ont contribué à forger la liberté du pays.
Babzman