Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD)
Résurgence du PPA sous une nouvelle étiquette, le MTLD, dont les statuts ont été déposés en novembre 1946, avait pour but de présenter des candidats d’une tendance dont le parti avait été dissous. En effet, après la tentative d’action commune ou de rassemblement entreprise avec Ferhat Abbas au début de 1945, chacun entreprit de restructurer son parti. Face au notable francophile de l’UDMA, parti de cadres, le MTLD mordait fortement sur les masses prolétariennes des villes et éveillait les consciences des paysans par ses thèmes nationalo-révolutionnaires. L’autoritarisme de Messali n’allait pas tarder à faire émerger trois tendances principales qui traduisaient en fait des choix politiques et tactiques. La première tendance, dite des «messalistes»,représentait les inconditionnels de Messali Hadj favorables à une concentration de la direction entre ses mains et à l’idée d’une indépendance par étapes. La seconde tendance, celle des centralistes, plaidait, en revanche, pour une direction collégiale conduite par le comité central du parti. Enfin, une dernière tendance, émanation de l’organisation spéciale qui regroupait les cadres clandestins et optait pour une voie révolutionnaire et préconisait la lutte armée.C’est cette tendance qui constitua le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA). Ses membres préconisaient la transformation du MTLD en un véritable parti révolutionnaire et l’entrée dans la clandestinité totale en vue d’une action armée.Le 5 novembre 1954, le MTLD est dissous par le gouvernement de Mendès-France et ses militants incarcérés parce que le pouvoir colonial croyait qu’il était l’initiateur des actions armées du 1erNovembre.
Association des oulémas musulmans d’Algérie
Fondée le 5 mai 1931, l’Association des oulémas musulmans d’Algérie avait à l’origine des préoccupations plutôt religieuses que politiques. Ils prirent position dès 1936 contre Ferhat Abbas qui plaidait la cause de l’assimilation auprès des autorités françaises. En juillet 1955, les oulémas souhaitent la suppression du deuxième collège, la libération des détenus n’ayant pas participé à la préparation de l’insurrection et des élections libres. Leur attitude ne changea qu’à la fin de l’année 1955 et leur président par intérim, Cheikh Larbi Tebessi, multipliera alors les contacts avec le FLN. Et le 7 janvier 1956, désespérant de trouver un écho en France, les oulémas publient un manifeste où ils conviennent qu’«il n’est pas possible de résoudre de façon définitive et pacifique l’affaire algérienne autrement qu’en reconnaissant solennellement, et sans détour, la libre existence de la nation algérienne ainsi que sa personnalité spécifique, son gouvernement national, son assemblée législative souveraine et ce dans le respect des intérêts de tous et la conservation des droits de chacun». A l’indépendance, le triomphe du «parti unique» empêche la reconstitution de l’Association.
Union démocratique du Manifeste algérien
Créé en 1946 par Ferhat Abbas, le nouveau parti va regrouper, outre les principaux rédacteurs du Manifeste de 1943, certains enseignants, un journaliste et des éléments de la bourgeoisie très proches de la France comme le Bachagha Khelladi. La composition sociologique révèle déjà qu’une partie de la classe bourgeoise assimilée balance du côté du nationalisme. L’UDMA conclura un éphémère alliance avec le MTLD de Messali en 1951 qui fut rompue peu de temps après à cause du refus de ce dernier d’engager son parti dans les élections. C’est que Messali Hadj se démarquait déjà par rapport à l’idée de République algérienne fédérée à la France. En décembre 1955, répondant à la demande du FLN de boycotter les institutions coloniales, les élus UDMA démissionnent de leurs postes. Le 30 janvier 1956, les principaux dirigeants de l’UDMA se réunissent en Suisse pour décider de leur ralliement au FLN. Le 22 avril 1956, Ferhat Abbas rejoint officiellement le FLN au Caire.
Parti communiste algérien
Le premier congrès constitutif du Parti communiste Algérie a eu lieu les 17 et 18 octobre 1936 à Alger avec la participation du troisième secrétaire du PCF. Ses premières réactions au déclenchement de la lutte de libération nationale le 1er novembre 1954 portent cette ambivalence, fruit des pressions divergentes de ses adhérents selon leur origine : les Algériens veulent participer à l’action armée et les Européens sont hostiles. En mars 1956, il fonde une organisation militaire qui lui est propre : les combattants de la libération qui ont fini par s’intégrer au FLN. Dissous le 12 septembre 1955, il reconnaît au FLN le rôle dirigeant de la lutte de libération nationale mais refuse de le rejoindre organiquement. Le PCA sera officiellement interdit le 29 novembre 1962.
Source
Achour Cheurfi, Dictionnaire de la Révolution algérienne.