Le tombeau de Massinissa, l’unificateur de la Numidie

Non loin du plus vieux tombeau royal du Maghreb qui avait instauré une réelle tradition architecturale dans l’Algérie d’aujourd’hui, se dresse l’un des principaux monuments antiques numides sur la voie romaine carrefour de plusieurs villes antiques et annonçant aux voyageurs depuis le second siècle av. J-C la proximité de la capitale de la Numidie unifiée.

Ce monument est dédié à la mémoire de l’unificateur même de la Numidie qui avait déjà à l’époque posé les bases d’un Etat moderne avec un territoire défini, une monnaie, et une fédération de royaumes unis autour de lui, l’Aguelid Massinissa pour qui on avait choisi une architecture gréco-punique atypique pour l’époque qui en fait également la singularité.

En venant de Carthage, de Thevest (antique Tebessa), de Calama (antique Guelma) ou de Thamugadi (antique Batna) les voyageurs de l’époque marquaient une halte devant ce grand monument non loin de Cirta, à un vingtaine de kilomètres de l’actuel centre ville de Constantine dans la commune d’El Khroub.

Construit en blocs de pierre de taille et superposés à sec avec des filons de jointure en plomb, ce monument de forme cubique en sa base porte sur les murs du deuxième niveau deux boucliers symbolisant le rang du défunt ainsi qu’une fausse porte gravé dans la roche. Le tombeau royal comptait jadis deux autres niveaux, des colonnes grecques soutenant un chapiteau de forme pyramidale, qui ont été endommagés par un séisme plusieurs siècles auparavant.

Mais les pierres jaunes de ces deux niveaux aujourd’hui invisibles depuis plus d’un millénaire jonchent toujours le sol aux alentours immédiats de la sépulture royale et avaient valu au monument l’appellation populaire de «Soumaâ» (minaret) pour sa forme allongée faisant penser à celle d’un phare ou d’un minaret.

A la fin des années 1920 une mission archéologique coloniale entreprend des fouilles dans le monument et ses environs et pour cela démonte le tombeau bloc par bloc pour pouvoir avoir accès à la chambre funéraire où ils ont découvert des restes d’ossements humains qui auraient appartenus selon des analyses en laboratoire à un homme âgé de plus de 80 ans ayan vécu au second siècle avant notre ère, ce qui confirme l’hypothèse que ces ossements étaient bien ceux de l’Aguelid mort à près de 90 ans.

Les ossements, les restes d’une épée et d’un cote de maille ainsi que quelques objets funéraires sont toujours exposé, mais de manière déplorable sans aucune mise en valeur ni indication, au musée Cirta au centre de Constantine.

Mohamed Rafik

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