Neuf mois après le déclenchement de la guerre de libération nationale, un Congrès constitutif se tient à la salle de la Mutualité, à Paris, signant la naissance de l’Union Générale des Etudiants Musulmans Algériens (UGEMA).
Dans les années 1920 déjà, des étudiants nourris à la mamelle du nationalisme algériens, s’organisent dans l’Association des Etudiants Musulmans de l’Afrique du Nord (AEMAN), créée en 1919 à Alger. A Paris, c’est en 1927 que naît l’Association des étudiants musulmans nord-africains (l´AEMNAM), rassemblant les étudiants maghrébins en France.
Et c’est à la faveur d´une motion votée à l´unanimité par les étudiants de l´AEMAN, le 27 février 1955 à Alger, qu’est lancée l´initiative de la création d´une nouvelle organisation estudiantine algérienne permettant aux étudiants de participer dans un cadre organique à la guerre de Libération nationale. Cette organisation sera nommée UGEMA. A sa naissance, le 8 juillet 1955, les étudiants sont au rendez-vous avec l’histoire. La leur. Celle qui vient de prendre un nouveau tournant déterminant pour son issue.
Parmi les membres fondateurs de l’UGEMA, Abdesselam Belaïd, Ahmed Taleb al Ibrahimi, Mohammed Benyahia, Aissa Messaoudi, Mohamed Menouar Merrouche, Abdelhamid Mehri et parmi les martyrs, Taleb Abderrahmane, Benzerdjeb, Benbaâtouche et Amara Lounis Mohamed, tous étudiants.
Cette Union a pour objectifs la défense des intérêts matériels et moraux de l’ensemble des étudiants algériens où qu’ils soient et l’unification de l’orientation estudiantine dans un mouvement estudiantin unique. Par ailleurs, il parait pour les fondateurs de l’UGEMA de rattacher le devenir de l’intellectuel algérien à celui de son peuple en lutte de sorte à éliminer toutes les distinctions induites par les traditions universitaires françaises. Enfin, on souligne aussi la nécessité pour l’étudiant algérien d’assumer sa responsabilité historique et civilisationnelle à l’égard du combat de son peuple et contrecarrer la propagande française qui prétend que la Révolution Algérienne n’est que l’œuvre d’une bande de criminels et de brigands et qu’elle est d’inspiration extérieure, visant à déstabiliser la présence française en Afrique du Nord.
L’une des premières actions de l’UGEMA et certainement la plus retentissante est l’appel à la grève lancé le 19 mai 1956. Massivement suivie par les étudiants et les lycéens, son objectif est d’une part, d’attirer l’attention du monde entier sur la cause algérienne et, d’autre part, que de nombreux étudiants rejoignent le maquis. Le but fut largement atteint.
Aussi, l’UGEMA acquiert rapidement une reconnaissance mondiale en envoyant ses représentants à toutes les manifestations estudiantines internationales, pour faire connaitre le combat des algériens pour leur indépendance.
L’administration coloniale française bluffée au début, se rend compte que ce mouvement fait trop de vagues et réagit en prononçant la décision de dissolution de l’Union, le 28 janvier 1958. Des étudiants sont également arrêtés, torturés et emprisonnés. Le ministère de l’intérieur estime que « l’Union a dévié de ses objectifs et s’est mise à exécuter les ordres et directives du FLN ».
De nombreuses organisations estudiantines réagissent à la décision de dissolution de l’UGEMA. Et c’est ainsi que sera lancé un appel à organiser une semaine de solidarité avec les étudiants algériens lors de la conférence extraordinaire de Londres en Avril 1958, à laquelle assistent des organisations du monde entier.
Synthèse Z.M.
Sources :
1 commentaire
bravo et merci pour ce rappel important sur l’influence de ce mouvement sur le devenir de la révolution algérienne, ainsi que toutes les autres organisations nationalistes de masse. ALLAH yarham echouhada