La mosquée Ketchaoua est l’un des principaux lieux de culte de la capitale. Située dans la basse Casbah, elle a connu plusieurs transformations depuis sa construction en 1436.
Un bâtiment plus important a été construit vers 1613 sous la Régence ottomane. Elle a été de nouveau reconstruite en 1794 sous le gouvernement de Hasan Pacha. Son architecture est inspirée des mosquées construites en Turquie dans le style byzantin. Elle fut convertie en église catholique en décembre 1832, avec la colonisation française.
La mosquée a été prise de force et dans la violence par les troupes armées françaises en 1831. Les réclamations et la résistance de la population d’Alger ne purent rien face à la violence inouïe du duc de Rovigo.
La Mosquée Ketchaoua représentait pour la population d’Alger le plus important lieu de culte musulman de la ville. Invoquant ses droits protégés par la convention du 4 juillet 1830 signée par Bourmont lors de la prise d’Alger, la population a refusé jusqu’à la dernière minute de donner son accord pour la réquisition de l’édifice.
A partir de 1844, des remaniements pour l’adapter à son usage d’église catholique ont fait disparaître le minaret de style maghrébin à section carrée d’origine, construit les deux tours de la façade, et un chœur dans le prolongement de la salle de prières.
A l’indépendance du pays, elle retrouve sa vocation originale. Le retour au culte musulman fut un évènement populaire. Edifice surprenant par le mélange des styles romano-byzantin et turco-arabe, la mosquée Ketchaoua fut le centre d’un quartier animé entre la citadelle et la rade d’Alger.
Témoin et mémoire de l’histoire d’Alger, elle raconte les frères Barberousse, les deys ottomans, puis la période coloniale qui la voua au culte chrétien dès 1832, et enfin son retour à l’Islam après l’indépendance de l’Algérie en 1962. La mosquée Ketchaoua fait partie du site de La Casbah d’Alger inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Depuis 2008, des travaux de consolidation ont été entrepris pour arrêter la dégradation des tours de la façade.
B. Babaci
écrivain chercheur en histoire
2 Comment
juste un petit complément d’histoire, c’est que la population en essayant de sauvegarder leur mosquée, a payé un très lourd tribut de 4000 (quatre mille) hommes .
Ketchaoua ne veut pas dire « chèvre », mais « Plateau des chèvres ».