Jijel au XIXe siècle … Autour d’une gravure rare

Cette gravure rare de Jijel date du 19ème siècle. Prise par le voyageur et pasteur anglais, Thomas Shaw, elle renferme plusieurs symboles de la ville comme l’explique l’auteur de cet article.

Ce dessin a été esquissé juste avant le tremblement de terre d’août 1856, par un voyageur anglais Shaw. Il représente l’ancienne ville de Jijel appelée communément la citadelle. L’image en noir et blanc a été ensuite coloriée puis retouchée pour une plus grande clarté et permettre ainsi la distinction des détails des anciennes bâtisses qui constituaient la ville de Jijel. K. Hadji y apportera quelques modifications aussi en utilisant un logiciel.

Au premier plan se trouve donc le port orienté vers le nord, avec ses galères et bateaux de pêches, appelé Marsa El Chara (Le port du cheveu!) par les anciens, juste plus haut on distingue l’entré de la citadelle et à sa droite la mosquée érigée probablement à la fin de la période turque sur des édifices génois, dont on a utilisé la tour comme minaret. On prétend que ladite mosquée Sidi Z. renfermait un trésor que certaines gens savaient à travers une description faite dans un manuscrit ancien. Ce texte qui renferme des incantations sacrées décrit la démarche et les instructions scrupuleuses à suivre pour arriver à ce trésor.

On rapporte à ce propos qu’à travers toute l’Algérie, des fouilles clandestines et bien ciblées ont eu lieu. Toutes les explications sont dans ces manuscrits qui décrivent plusieurs sites archéologiques à travers le pays surtout ceux de la période romaine avec tous les objets cachés.

Les remparts qui entouraient la ville sont bien visibles et conservaient quelques échauguettes placées en encorbellement aux angles des murs, non reconstruits après le tremblement de terre. Ils abritaient à l’intérieur des bâtiments d’époque ancienne réappropriés par les français et utilisés par le génie militaire qui a pris place dans la ville. Au centre de la ville il y avait la grande mosquée dont on distingue le minaret sur le tableau, c’était la plus ancienne. Sans nul doute, il existait des vestiges romains enfouis que les français n’ont pas fouillés à cause de l’insécurité qui régnait à l’époque et, malheureusement rien n’a été entrepris après.

En elle même, cette photo résume ce que Jijel a perdu comme monuments, en premier lieu les deux mosquées dont on distingue pour la première à l’intérieur de la citadelle le minaret, c’est la plus ancienne, sûrement d’époque arabe. Et la deuxième, à l’extérieur, facilement reconnaissable qui jouxte la porte de la citadelle beaucoup plus récente comme décrit plus haut. Du passé, seule subsiste aujourd’hui la muraille qui entourait l’ancienne ville.

Autre fait à souligner, le fameux palmier, lieu de rencontre et de décision des anciens jijeliens qui lors des grands départs y venaient se réunir et au retour des razzias en mer en compagnie des frères Barberousse, y partageaient le butin écumé sous l’œil enclin de Kheireddine, l’ami de Jijel. C’est sous cet arbre fort probablement que fut donné le titre de « Sultan de Jijel » à Aroudj.

Karim Hadji

Source :

  • jijel-archeo.123.fr

Articles similaires

Les asphyxiés de Zéralda en 1942

Dissimulation historique : deux algériens parmi les premières victimes de l’occupation nazie à Lyon

Ahkili ala Zamane – Prise d’Alger