Certaines unes focalisent sur le nombre de Français morts dans les Aurès. D’autres mettent en exergue la rapide intervention des forces françaises pour «écraser» le mouvement insurrectionnel. Les fellahs qui ont participé à l’insurrection sont qualifiés de «fanatisés». C’est qu’à ce moment de l’histoire les autorités françaises savent qu’il y a des mouvements souterrains tendant vers l’insurrection. Les minutes du procès datant de 1952 récupérées par le journal El Watan permettent de mieux saisir le parcours des révolutionnaires de la première heure. Et de subodorer que les autorités françaises s’attendaient à des actions«contrela sûreté de l’Etat».
Pourtant, le mouvement qui s’est déroulé du 31 octobre à minuit au 1er novembre n’a rien de particulièrement «dommageable» pour l’Etat français en Algérie. Certes, une perte d’argent considérable est soulevéesuite aux actions menées en Kabylie et les Aurès. Certes, il y a eu des morts côté français dans les Aurès. Mais les actions se résument à des pétarades dans l’Algérois et la Mitidja. Peu d’armes sont récupérées par les combattants. Certaines actions initialement fomentées n’ont tout simplement pas eu lieu. Ce qui fait peur à la France, c’est la coordination de l’action sur une large frange du territoire. L’action fait matériellement pchuut mais, stratégiquement, elle est remarquable et remarquée.
La symbolique est là. Et le discours de François Mitterrand se fera l’écho de cette symbolique par cette phrase emblématique : «L’Algérie c’est la France, et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne.»
Z.A.M.
Un article publié dans la revue Babzman, édition spéciale 1er novembre